« Cher journal, aujourd’hui je suis allée chez le psy du ghetto, je pensais que c’était un vrai psy mais en fait c’est juste un allumé qui se prend pour le gourou de la cité et qui prêche la bonne parole, c’est ma mère qui m’a obligé à venir chez lui parce que j’ai accidentellement foutu le feu à mon dixième futur beau père. J’ai presque pas fait exprès, il m’a demandé du feu, je lui en ai donné. Bref, séance chez Monsieur psy qui a duré une heure pour finalement me dire que j’étais perturbée mentalement et que j’allais passer le reste de ma vie à dépenser mon fric pour une psychanalyse Jungienne par rapport à mon complexe d’Electre. C’est qui ça Electre? J’ai demandé aux bestah et maintenant c’est sûr elle ne fait partie d’aucun gang, salaud, il m’a menti. J’ai du y retourner le mois suivant parce que j’ai planté un crayon dans la main de mon camarade de classe, il n’arrêtait pas de dire des conneries à mon sujet « Elle » par ci, « Elle » par là, il m’a poussé à bout. Monsieur psy a dit que j’étais paranoïaque, j’ai pas compris. 
PS: J‘aurais vraiment du le lui planter dans l‘œil.»

« Cher journal, aujourd’hui il s’est passé un truc trop flippant. Je crois qu’ils vont mettre l’école en quarantaine parce qu’il y a une épidémie, si si j’te jure que c’est vrai. On était tous en classe et tout et j’ai commencé à me sentir mal, j’avais l’impression qu’on me déchirait le ventre alors je me suis pliée en deux et quand j’ai rouvert les yeux toute la classe avait le même truc que moi, c’était chaud. Alors ils ont fait venir l’infirmière pour voir ce qu’on avait, genre si on avait mangé un truc pas frais à la cantine ou si on avait tous la gastro, ils ont rien trouvé mais la douleur est passée assez vite. Pas pour moi mais bon, les copines ont dit que c’était normal parce que j’avais les règles. 
PS: Les règles ça sert à rien, c’est nul. »

« Cher journal, aujourd’hui  ça ne va pas du tout mais alors vraiment vraiment pas, je t’avais parlé de ce mec au collège qui me faisait tellement craquer, oui bon, il est peut-être pas très beau ou très intelligent mais je l’aime bien parce qu’il ne parle jamais. Et bien on l’a fait ! Ou plutôt on a tenté de le faire. Et devine quoi ? Ca fait un mal de chien, les copines m’en ont parlé pas mal de fois mais je savais pas que c’était aussi douloureux, autant pour les filles que les garçons. Tu aurais du l’entendre beugler, ça m’a fait froid dans le dos. Je ne comprends décidément pas, pourquoi les gens font ça si ça fait mal ?
PS: Les garçons c’est à chier.
PS² : Il n’y a vraiment qu’à toi que je peux raconter ce genre de chose, bisous bisous petit journal. »

« Cher journal, aujourd’hui je ne sais pas si j’ai fait un rêve éveillé ou si ça s’est vraiment passé, je ne sais pas trop comment te le dire alors ça risque d’être un peu fouillis, pardon petit journal. Tu te souviens de Brit’, l’une de mes potes un peu conne ? Beh elle m’a accuser de vouloir lui voler son copain, elle était vraiment pas contente. Sur le coup je me suis défendue et je pensais que ça aller la calmer mais en fait non. En sortant les poubelles elles m’attendaient toutes dans le hall d’entrée de l’immeuble. Putain, j’ai pas vu les coups arriver, elles n’y sont pas allées de main morte, le pire c’est que je n’ai rien fait. J’ai honte. Mais ce qui m’a choqué c’est qu’au bout d’un moment elles se sont arrêtées et se sont tordu de douleur comme si un esprit vengeur leur avait botté les fesses, pourtant il n‘y avait personne. Ils se passent des choses bizarre à la cité, on parle du fantôme d’un sadique qui hanterait le hall d’entrée.
PS: Elles m’ont pété le nez, ça fait mal.
PS²: Je n’ai plus d’amis, c’est carrément la loose, mais je t’ai toi petit journal. Big Bisous Bien Baveux Beau Bouquin ! »

« Cher journal, aujourd’hui j’ai encore fait pleurer ma daronne parce qu’elle m’a menti, tu sais, j’ai essayé d’être sympa avec elle aussi longtemps que j’ai pu, j’ai mis ses élucubrations sous le couvert de l’alcoolisme mais là, elle est allée un peu trop loin. Tu sais ce qu’elle m’a dit ? Non, bien sûr que tu ne peux pas, tu es un journal. Un truc de fou ! Toi aussi à ma place tu l’aurais frappé, j’en suis certaine. Elle sirotait sa deuxième bouteille de Martini normal après la sieste et elle m’a dit « Elle, ton père est un dieu. » Genre comme ça, elle m’a balancé que mon salaud de paternel était un dieu vivant. Alors je lui ai dit « Il t'a fait un gosse et t'a abandonné comme une galeuse et tu le considères encore comme un dieu ? Tu es quand même pathétique » Ben oui, quand même, si elle s'est tapé plusieurs cirrhoses du foie à cause de sa descente de bouteille, c'est bien à cause de lui. Elle a répondu « C'est un dieu je te dis ! Un vrai de vrai ! Là haut dans le ciel !. » Elle devait s'être enquillé une autre bouteille sans que je le vois ou bien était-ce notre voisine hypocondriaque qui lui avait revendu des cachetons en douce, elle délirait la vieille. Putain, je me suis chopée un coup de sang et c’est parti tout seul, je crois même que je lui ai cassé une dent, sale menteuse, elle s’est bien foutu de moi, son statut d'outre à bière l'avait rendu complètement barge.
PS: Je me suis fait virer de chez moi parce que je suis une fille ingrate. Sale pute. »

« Cher journal, aujourd’hui j’ai essayé de revenir à la maison parce que j’ai entendu dire par la voisine que ma mère était tombée dans la drogue, ça ne m’a pas trop étonné puisque mon vingtième futur beau père est le dealer du coin. Bref, ça n’a pas marché parce qu’elle est devenue hystérique en me voyant, l’autre con à voulu me faire sortir de force et finalement il est tombé à genoux en se tenant le visage entre les mains et en hurlant. Je crois que le fantôme vengeur qui a sévi dans le hall a décidé de s’installer chez nous. Je ne le lui conseille pas, c’est le bordel et ça pu la pisse de chat. J’ai finalement baissé les bras, je n’avais plus rien à foutre ici. En sortant, une nana est venue me taper la causette comme si j’en avais quelque chose à foutre de son camp de scouts religieux à la con. Mais finalement je l’ai écouté quand elle m’a sorti que mon père était un dieu et qu’il ne m’avait pas reconnu, je lui ai bien rit au nez mais elle a continué à déblatérer des informations un peu trop exactes à mon sujet, cette stalkeuse m’avait observé pendant plusieurs années, ohlala le flip ! Elle m’a dit aussi qu’il n’y avait pas de fantôme vengeur mais qu’en réalité c’était moi qui avait provoqué tout ça. Selon elle j’ai un don comme tout ceux qui font partie de son camps de « prions le seigneur notre père et battons nous recouverts d’huile ! », et d’après ses dires je peux donner l’illusion de la douleur, ahah, quelle allumée celle là vraiment. Alors je l’ai envoyé chier.
PS: Finalement je l’ai suivi parce que j’avais pas mangé depuis trois jours et que je savais pas où me pieuter.
PS²: Ils sont tous barges dans ce trou paumé, mais elle disait la vérité la garce ! »

« Cher petit journal, ça fait deux mois que je ne t’ai pas écris, je suis désolée, mais aujourd‘hui je me suis enfin fait un premier client. J’ai commencé par l’interpeller, comme ça, tranquillement : « Hey Jonas, c’est bien toi Jonas ? » J’ai vite repéré ma proie, je l’avais croisé quelques fois au camp et le pauvre, malgré tous ses efforts pour m’éviter, il était fait comme un rat ce bâtard. « C’est Jonathan » qu’il m’a dit, il était énervé parce que j’ai escagasser son prénom, connard, il n’était pas au bout de ses peines. «  Oui, bon, Jordan, peu importe, c’est une bouteille que tu tentes de cacher dans ton dos ? ». Rapidement je lui ai tourné autour tel le prédateur en manque d’alcool. Où l’avait-il eu, qu’allait-il en faire, je m’en fichais comme de la dernière pluie, je l’ai chopé en flagrant délit il était trop tard pour fuir. « C’est Jonathan et c’est pour… » « Rien à foutre pour qui c’est, maintenant tu es à moi, ton temps est à moi et ta bouteille est à moi, Joris. » Avec les faibles il faut toujours montrer un peu d’autorité. « Et si je ne v… » Il a fait une tentative désespérément pathétique pour jouer les courageux, ça ne marchait jamais. «  Et si tu ne veux pas quoi ? Rien à foutre de ton opinion, deux choix s’offrent à toi, soit tu la partages bien gentiment en m’écoutant parler, soit je te la prends de force et te la carre dans le cul et je peux t‘assurer que ça fait bien mal quand on est pas correctement préparé. » Et puis quand bien même, j’ai sorti ça pour la forme. Je l’ai attrapé sans douceur par la nuque et l’ai entraîné avec moi vers les talus, qu’il soit d’accord ou non, il n’avait aucune chance. Une fois dans les buissons je l’ai forcé à s’asseoir à terre en appuyant sans ménagement sur ses faibles épaules, une façon bien particulière de lui montrer que toute échappatoire était impossible. A mon tour, je me suis posée face à lui en lui tendant la main. « Aller Jean, aboule ou crève en sodomite » Oui, j‘ai osé lui sortir ça. Il n’a opposé aucune résistance, brave garçon, il avait enfin compris. Il m’a refilé la bouteille d’une main tremblante et je l’ai analysé en arborant une grimace mécontente, c’était du rhum bon marché. En plus d’être un gros soumis, il n’avait aucun goût, décidément la vie ne l‘a pas gâté. « Je peux m’en aller s’il te plait ? » Quel con ! Comme si la politesse pouvait m’attendrir alors je lui ai dit « Ferme ta gueule et bois. » Ce qu’il a fait sans discuter, brave bête. « Ca te dit une petite culotte Milovaan ? » J’ai cru qu’il allait jamais accepter, j’te jure, j’ai du le frapper plusieurs fois pour qu’il aligne les billets. 
PS: Maintenant il faut que j’obtienne la culotte à Milovaan.
PS²: Il est parti en courant pendant que j’éternuais.
PPS²: Mais il a oublié sa bouteille. »