« Alors c'est quoi ton petit pseudo : Starbucks crazy , sinon tu as quel âge : 21 ans et tu viens d’où Bordeaux , non reviens ne pars pas encore, j'ai des questions, tu l'as connu où le forum : Top site obsession . D'accord ! D'accord ! Continuons, as-tu des choses à dire sur le forum ? Tu l'aimes ? : J'adore le contexte, le design est terrible   . Une autre question et après j'ai fini, tu vas te connecter combien de fois par semaine : A peu près tous les jours je pense, sauf soucis évidemment   . »

J'ai hérité d'un bracelet en argent, d'où pendent de petits arcs en ciel, symbôle de ma mère et offert par celle ci. D'apparence, ce bijou semble normal et être un bijou lambda. Mais pour les rares qui connaissent l'immensité du pouvoir de ce bracelet, il est loin d'être anodin. Dès le moment où quelqu'un me ment ou omet de me dire quelque chose, il se mets à enserrer mon poignet, m'avertissant du mensonge.

Deux lettres posées sur le couffin, une discussion entre une divinité à la beauté céleste et un mortel à un physique beaucoup moins ravageur, quelques cris de colère poussés, une porte claquée et plus rien. Un silence pesant, et un père qui se retrouve face à un enfant qu'il n'avait pas prévu. Voilà la situation qui s'est présentée vingt deux ans auparavant. La première lettre était pour Mr Lightwood, à n'ouvrir que lorsqu'une situation se présenterait, situation qu'il reconnaitrait très facilement. La deuxième lettre était pour ce bébé, cette petite fille reposant dans le berceau, qu'elle devrait elle aussi ouvrir au moment opportun, pour lui expliquer sa vie, ses origines, et son futur.

Vingt Janvier 2004: « Elle est où maman? » Voilà la première fois où Azylis a prononcé ouvertement son désir de rencontre avec sa mère. Son père, un peu dépassé sur l'instant, ne sut quoi faire, ni quoi lui dire. Il savait que ce moment viendrait, que la situation se présenterait mais il n'avait jamais  pensé à comment il gérerait tout cela. Il était assis à table avec sa petite fille de douze ans, un verre de vin à la main pour fêter son anniversaire en sa compagnie. Il fêtait ses quarante ans, le passage d'un cap et malgré  au départ ses réticences à devenir père, il ne se voyait plus sans sa petite Azylis. Pourtant, la question posée le perturba, et il se rendit compte qu'il ne savait pas quoi répondre. Et de toute façon, il n'eut pas à répondre, puisqu'on frappa à la porte. Surprise surprise, derrière la porte se trouvait la femme qui lui avait déposé ce petit couffin douze ans auparavant. Soulagement et colère se mêlaient dans sa tête. Colère de la voir arrivée douze ans trop tard, et soulagement de la voir arrivée au moment fatidique, à la question fatidique. Elle n'esquissa qu'un petit sourire à son encontre, lui souhaita un bon anniversaire et s'avança doucement vers la petite fille attablée devant son cordon bleu. Un échange de regard, voilà tout ce qu'il suffit aux deux femmes, à la mère et la fille pour se rendre compte de qui était l'autre. Un regard, un échange, une relation.

Vingt Janvier 2009: Cinq ans étaient passés depuis qu'Iris avait débarqué dans la vie d'Azylis, cinq ans depuis lesquels Iris a pointé le bout de son nez régulièrement, cinq ans durant lesquels Azylis n'a pourtant pas eu conscience de la puissance de sa mère, de qui elle était réellement. Il a fallu attendre ce jour fatidique, ce vingt janvier 2009, ce jour où son père fêtait ses quarante cinq ans, ce jour où pourtant l'humeur n'était pas à la fête, ce jour où Papa Lightwood succomba à une crise cardiaque. Envolé la joie de vivre de la petite Azylis, envolé son bonheur d'offrir son cadeau à son papa, une excellente bouteille de vin de France, envolé ce bonheur qu'elle croyait avoir pour acquis. La bouteille s'était cassée quand elle avait aperçu le corps gisant sur le sol de son père. Il tenait une lettre à la main, portant le nom d'Azylis dessus, comme s'il avait compris qu'il était temps pour la jeune femme de découvrir ses origines, qui elle était. Les ambulances étaient arrivées rapidement pendant qu'elle s'était emparée de la lettre, tremblante. Elle avait attendu que les médecins lui annoncent le diagnostic final, la fin de son père avant de pouvoir ouvrir la lettre. Sa lecture finit, elle avait déchiré sa lettre, maudissant sa mère de ne pas avoir aidé son père et celle-ci était arrivée auprès d'elle, lui offrant une conversation qu'elle aurait du avoir depuis longtemps, et l'emmenant dans le même temps, là où elle devait vivre désormais, là où son destin était, au camp des sang-mêlés.