« Alors c'est quoi ton petit pseudo : j'en ai tellement   , sinon tu as quel âge : assez pour pouvoir te violer   et tu viens d’où de Wonderland , non reviens ne pars pas encore, j'ai des questions, tu l'as connu où le forum : truc où tu dois voter pour ton forum   . D'accord ! D'accord ! Continuons, as-tu des choses à dire sur le forum ? Tu l'aimes ? : ça fait depuis longtemps que je cherche un forum où je puisse jouer une demi-déesse, donc je l'adore et je pense même faire un DC   . Une autre question et après j'ai fini, tu vas te connecter combien de fois par semaine : je ne sais pas...cela va dépendre de mon emploi du temps :/ . »

Un bruissement de feuilles empli la pièce vide, il n'y avait rien, pas de présents comme les autres demi-dieux se voyaient offrir. Rien de cela. Juste un simple lit et une commode sur laquelle était posé un sacrifice. Un pauvre chien dont le sang encore frais s'écoulait sur le sol en bois sombre, délivrant cette odeur métallique, se mêlant à celle de l'encens qui vagabondait dans le lieu comme le destin rôdait au-dessus de chaque tête. Il y avait bien des voiles éclatants mais poussiéreux se jetant du plafond, tenant par la main le vent et valsant avec lui. Et cette danse affriolante de couleur et de mystère ouvrait le bal, un carnaval vide de sensations et d'émotions. Au milieu du balcon qui offrait une vue sur la cascade de jouvence, d'où les ondines chantaient leurs complaintes et châtiments d'une voix cristalline, il y avait une coupelle en marbre blanc posée et fixée sur son pilier. Des statuettes, des fées dont la beauté fut gelée dans la pâle pierre, tenaient ce secret blanchâtre. Si elle osait regarder à l'intérieur, elle plongeait son regard dans une eau limpide, aussi pure que les larmes des anges, dont la lune s'y reflétait, se mouvant au gré des minuscules vagues qui berçaient le peu de vie qu'elles rencontraient. C'était ainsi, un bassin dont les rebords possédaient d'étranges gravures dorées. Et quand la beauté lumineuse du spectacle l'éblouissait et qu'elle passait ses doigts dedans, laissant le liquide caresser sa peau frigorifiée, les torches postées de chaque côté s'allumaient et la fumée, comme une nuée de cauchemars, faisait fuir les nymphes des eaux. Par de sombres incantations, ses souvenances matérialisaient des hécates, somptueuses divinatrices, qui lui révélaient les secrets et l'avenir. C'était un art occulte et pour le pratiquer elle possédait cette bassine, et la lueur de la lune. La deuxième chose qu'elle a est un poignard curviligne qu'elle n'utilise que lors des sacrifices...une arme divine surmonté d'une opale qu'elle cache dans le cadavre du misérable chien.

Comme une jetée céleste, une cascade infortunée, elle fit tomber son sombre voile sur son visage lunaire. Ses yeux lactés, scintillaient au-delà des ténèbres, les embrassant langoureusement de leur lumière éphémère. Et si elle fermait ses paupières, l’épopée d’une nuit s’achevait et elle se rendormait là où la vie naissait. C’était une légende à conter aux grandes personnes qui n’y croyaient plus, c’était une chanson à fredonner aux pauvres esprits tourmentés. Un récit qui refroidissait les ardeurs et les refoulait, les emprisonnant dans ce qui était la fierté d’Athéna : la raison. Cette Reine impitoyable aux lèvres sanguinaires souriait, comme l’horizon qui s’achevait, comme les oiseaux qui s’enfuyaient, c’était semblable à l’histoire de la fin. De la mort...c’était doux et triste, beau et horrifiant, cruel et protecteur. Un sourire dont chaque traits, rides qui le composaient, étaient des métaphores euphoriques, des poèmes infinis. C’était aussi somptueux que le coucher du soleil, aussi majestueux que la plus vive chute de rêves oubliés. Elle était un songe évanoui, un moment qui nous échappait, que l’on n’avait pas réussi à attraper et qui nous hantait sans cesse, tourmentant notre âme, la faisant virer, la transformant en fantôme, mélancolique de ses actes achevés. Elle était cette encre qui nous tirait vers le bas, une profondeur qui n’était que le début pour certains. Et quand la Dame à la Lune Noire dévoilait ses iris, abysses des espoirs nostalgiques qu’elle cueillait en nous, c’était une nouvelle erre qui s’éveillait autours d’elle, celle des condamnés, des perdus, des maudits...des ombres, silencieuses face à la beauté de sa lueur funèbre.
Son corps signé d’une croix, d’une allégorie sanglante, victime de sa propre destinée, elle courait dans un labyrinthe dont les louanges aériennes se mouraient en son âme affolée. Elle était désignée pour être la prochaine sur une liste aveuglée par la folie de son auteur, peut-être n’était-elle que cendre, peut-être que la Réalité la repoussait comme un ivrogne repoussait le Salut. Elle avait toujours était la spectatrice de son délirium, la rêvasseuse qui admirait, saupoudrée d’un passé qu’elle s’inventait, le chaos qui se déchirait autours d’elle. Quel drôle d’ironie que c’était d’entendre crier, la voix rauque et familière, d’un homme qu’elle se devait appeler « patron », à la fille de joie lorsque celle-ci était atteinte d’une tragique amertume qui lui rongeait, comme un acide, un cœur qu’elle se sentait de recracher. C’était une gâtée insaisissable, une éternelle insatisfaite...une douloureuse lassitude abattait son être squelettique, quand il fallait sourire et jouer les poupées. Que connaissait-elle de la vie si ce n’était la fatigue qui jamais n’était rassasiée ? Elle avait cet air de mollesse qui lui écrasait le regard et lui mangeait le visage. Elle n’était pas la plus belle pour cela, pas la plus « généreuse », mais de ses caprices silencieux, elle était le reflet sensuel d’un félin en chasse de rares friandises, au plaisir de ces messieurs aux gueules béantes, prêtes à dévorer l’innocence comme un trou noir se délectait de pacotilles. Et à présent, elle se mouvait la bête, entre les vieux sages de la forêt, courrait-elle à en perdre la raison, à s’oublier dans l’obscur extase de la chair qui s’évadait et se contractait pour la peur qui défilait, en nuée dans son esprit perturbé. Elle avait seulement quinze ans et n’avait jamais connu la liberté. Fille d’un piètre prisonnier qu’elle n’a jamais connu, condamné pour avoir tué un avocat, fille des orphelinats et des enfants perdus. Elle vagabondait de familles en familles avant de se faire recueillir dans l’insanité des ruelles. Dans la face cachée des grandes villes. Jamais n’avait-elle connue cette liberté chérie que les citoyens chantaient, la main sur le cœur comme si c’était leur seule source de vie. Et maintenant qu’elle l’a connaissait, l’animal, elle s’égarait, poursuivie et chassée, ses poils s’hérissant aux moindres fétides bruits. Elle était prise dans une cage où on lui mentait sans arrêt, remplaçant comme une ampoule qui ne fonctionne plus, la vérité et l’échangeant contre les mensonges lumineux. Au fond, la première avait toujours était plus fade et horrible. Elle s’hasardait dans des chemins qui se ressemblaient tous, qui se riaient d’elle, la pauvre nymphe des bois, poursuivie pour un crime qu’elle n’avait jamais souhaité commettre. Elle était bonne. Douce et calme. Jamais n’a-t-elle voulue, dans une colère, dans un feu ardent qui consumait son être, léchant de ses bras brûlants son pauvre cœur endolori, réaliser l’impensable. Elle se souvenait de l’odeur de l’angoisse, celui du vin existentiel qui s’écoulait d’une face livide, le poids qui serrait sa poitrine, l’empêchant de reprendre son souffle, d’exister malgré le mal qu’elle avait fait, de chercher dans la vie errante un quelconque Salut. Puis les voix, les voix et les bruits qui s’égaraient dans le lointain, qui étaient étouffées par un crissement dans sa tête, un déraillement qui, des éclats qu’il projetait, la tuait toujours un peu plus. Ce n’était qu’un cauchemar, il lui suffirait de fermer les yeux...de s’abandonner, comme à chaque fois qu’une crapule entrait en elle, aux ténèbres qui affluaient de son corps. D’y rajouter des touches de pinceau, de couleurs qu’elle avait inventé par les rires forcés des femelles, par le vent entrant dans les pièces lourdes de parfums, par le vermeille sur les lèvres tellement de fois embrassées. Elle les avait créé, elle avait construit un monde, un simple Eden luxuriant...là où les étoiles se posaient dans ses paumes et narraient leurs histoires venues de l’univers entier. Là où elle n’existait que pour se réjouir de la plus petite chose, là où elle chantait des louanges marines comme les sirènes, assises sur leur rocher, les pupilles pointant l’horizon nacré, là où elle volait sans qu’on lui arrache les ailes et la laisse s’écraser au sol. Non, elle n’était pas la plus belle, ni la plus « généreuse » mais ses rêves faisaient d’elle un être resplendissant de lumière et magnificence. Rouvrant les yeux, elle courait toujours...l’espoir la quittant peu à peu...elle s’était évanouie, laissant les chasseurs abuser d’elle, puis la laisser pour morte, comme tant de fois on l’avait fait. Mais si elle se serait réveillé un peu plus tard, elle aurait découvert que la Providence lui offrait une existence où elle serait quelqu’un...une existence où elle n’était plus une misérable mais un héros...une existence tout simplement. Et quatre ans plus tard, elle aurait sut que toutes ces épreuves, n’étaient pas les dernières, mais que comme la magie, pour chaque tourment, il y a la paix et que rien n'apparait sans raison particulière, la sienne était celle de pouvoir enfin vivre.