we'll fight till the end of time. In the morning light let my roots take flight, Watch me fall above like a vicious dove They don't see me come, who can blame them? They never seem to catch my eye but I never wondered why. From your slanted view see the morning dew. Sink into the soil, watch the water boil. They won't see me run, who can blame them? They never look to see me fly, so I never have to lie. I won't fall asleep Hey yeah, don't let 'em know we're coming. Hey yeah, tiptoe higher. Take some time to simmer down, keep your head down low. Hey yeah, tiptoe higher.

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Aujourd'hui au camp des sang-mêlés, quelque part dans l'état de New-York, un lapin bleu allait souffrir. Titus n'aimait pas faire du mal aux animaux, mais là, c'était plus fort que lui. Cette garce avait poussé - encore une fois - le bouchon un peu trop loin avec lui. Il ne se souvenait plus exactement de ce qui s'était passé, de ce qu'elle avait pu lui balancer, ou lui faire comme crasse. Tout ce qu'il savait, c'est qu'il devait s'occuper du cas de son lapin. Et il n'allait pas y aller de main morte. Pourquoi s'acharner sur cette pauvre petite chose sans défense ? Pour la bonne et simple raison que le fils d'Héphaïstos trouvait qu'il ne l'avait pas faite assez souffrir en la martyrisant avec son pouvoir de pyrurgie. Il devait poursuivre son action et attaquer plus fort encore, histoire que Rhea Miller comprenne sa douleur. Ce n'était pas dans le caractère du jeune Monroe, d'être méchant avec ses pairs. Mais la descendante d'Eros, c'était le cas X, le cas à part. Celui avec lequel il pouvait se permettre tous les coups. Pourquoi cette cruauté exacerbée ? Oh, ce n'était pas parce qu'il était foncièrement mauvais qu'il faisait cela. Il le faisait aussi pour amusement, et parce que ça l'amusait de la voir décapsuler. C'était comme un jeu, un petit peu piquant et dangereux pour les deux. Se détester, se poignarder à coup de remarques bandantes et autres insultes qui n'avaient ni queue ni tête. Enfin, comme notre protagoniste se plaisait à le rappeler, c'était de sa faute à elle, pas la sienne, si les choses avaient dérapé sur ce chemin dangereux des crasses et autres coups qui tombaient plus bas que terre.

C'est avec une bombe aérosol rose fluo que ce qu'elle devait considérer comme un pyromane, entrait dans le bungalow d'Eros. Comment était-il passé ? Oh, les choses étaient bien simples ; il connaissait du monde, et quelques mots habillement choisis - sans pour autant dévoiler son but premier - adressés aux bonnes personnes avaient suffi à le faire rentrer ici, dans le temple même de l'amour et du désir. Se glissant dans le dortoir des filles, le spray dissimulé dans le dos, Titus cherchait déjà le lit, et par conséquent, les affaires de la jeune Miller. Il comptait bien trouver le lapin bleu - et légèrement fumé depuis leur dernière rencontre - et lui faire une petite teinture façon barbie ou n'importe quelle autre icône féminine. Peut-être qu'il poussait le stéréotype aux extrêmes, il n'en savait rien, c'était un mec, lui.

Rapidement, il trouva la couchette en question. Il ne restait plus qu'à mettre la main sur le lapin pour pouvoir appliquer sa vengeance comme il l'entendait. L'idée de la fouille ne le réjouissait pas tant - plutôt par respect de la vie privée des autres - mais comme il se plaisait à le croire, tous les coups étaient permis. Alors, il ne devait pas se gêner, et il ne se faisait donc pas prier pour retourner les affaires de la brune dans l'espoir de trouver le lapin bleu. Cette fameuse peluche allait en voir de toutes les couleurs, avec le gosse du dieu du feu qui, rancunier comme il pouvait l'être, n'allait pas hésiter à lui pourrir la vie autant qu'il pouvait pourrir celle de sa propriétaire. Relevant un peu les yeux, balayant du regard la pièce, il n'aperçut pas pour autant l'objet tant convoité. Mais où est-ce qu'elle avait pu la planquer, la peluche ? Ouvrant un placard, il eut un large sourire victorieux. Elle était là, la fripouille. En attrapant le lapin en question, il fit un geste un peu brusque qui eut pour effet de faire tomber une boîte, en même temps. Le contenu de cette dernière retomba par terre que déjà, il s'affairait à tout remettre à sa place. Mais il s'arrêta net, comme paralysé sur place. Si au début, il n'était pas sûr de ce qu'il tenait entre ses mains, il finit par s'y intéresser de plus près. Fronçant les sourcils, plissant un peu le nez, il déchiffrait sans aucune difficulté l'écriture qui noircissait les différents bouts de papier, tout simplement car c'était la sienne. À la fois surpris et perturbé, il écarquilla les yeux, et fouilla un peu plus encore dans les papiers. Non. Ce n'était pas possible. Ça ne pouvait pas être elle, ils ne pouvaient pas se voir en peinture, pourquoi est-ce qu'ils tenteraient une conversation, hein ? Secouant la tête, il rangea le tout dans la boîte précipitamment, en ayant même oublié le lapin. Mais il s'arrêta bien rapidement et se figea à nouveau en sentant une présence pesante et menaçante juste dans son dos. Sans mauvais jeu de mot, il était grillé.

watch me fall above like a vicious dove

RHEA ! La flèche fusa avec un sifflement presque inaudible, sa pointe en acier brillant un instant au soleil, avant de se planter dans la cible avec un bruit sec. Satisfaite, l'archère produisit un claquement de langue appréciateur avant de se tourner vers la rouquine de quatorze ans qui venait de l'interpeller. Une de ses petites soeurs. Elle lui ébouriffa les cheveux en guise de salutation mais son air inquiet lui fit froncer les sourcils. Rosie était du genre insouciante, en temps normal. Qu'elle se montre aussi inquiète, soudainement, était assez rare pour que la chef du bungalow d'Eros y prête attention. Qu'est-ce qui se passe ? La rouquine était essoufflée, comme si elle avait couru pour arriver le plus vite possible à la plage où Rhea s'entraînait à tirer après avoir planté un mannequin dans le sable. Ce dernier était maintenant hérissé de flèches à la façon d'un porc-épic. J'ai vu un gars rentrer dans le bungalow. Sauf que c'est pas un frangin, et il était tout seul, donc c'est pas un nouveau non plus. La petite brune se raidit violemment, les doigts crispés sur son arc magique. Mauvais. Très mauvais. J'crois que c'est un des gars d'Héphaïstos. Il avait un truc dans les mains... Un éclat de compréhension se fit soudain dans l'esprit de Rhea et elle se crispa de plus belle. L'ENCULE DE... Le reste de ses insultes se perdit en grec ancien alors qu'elle allait arracher ses flèches de sa victime du jour, ce pauvre mannequin en paille qui n'avait rien demandé, pour remettre les moins abîmées dans son carquois qui pendait à sa taille. Ca ne pouvait qu'être Monroe. Cette petite enflure de pyromane qui avait manqué cramer son cher doudou en peluche bleue. Rosie ! Je te laisse ramener le mannequin ! Sur ces dernières paroles, elle fila ventre à terre vers les bungalows. Alors là. Il allait payer. Très cher.

Rhea ne ralentit que quand elle fut en vue de son chez elle, son bungalow adoré. Contrairement à d'habitude, elle ne prit pas la peine d'admirer la façade avant de s'y engouffrer comme un ouragan, une flèche déjà encochée et la corde tendue. Il était là, le petit enfoiré. Planté devant son armoire grande ouverte, son lapin en peluche échoué sur le sol. Et l'air un peu perturbé. Cette constatation, et surtout le fait que son doudou adoré n'ait pas l'air bien abîmé, fit que sa colère retomba juste un peu et laissa la place à une certaine curiosité alors qu'elle détendait son arc en if et qu'elle rangeait sa flèche. Qu'est-ce que tu fous là ? cracha-t-elle toutefois, les sourcils froncés et les mâchoires crispées. C'était vrai que leur haine était un peu démesurée, parfois. Ils ne pouvaient pas se croiser sans s'envoyer les pires vacheries à la figure, même s'ils n'en étaient jamais venus aux mains. Disons que Rhea n'était pas encore assez stupide ou suicidaire pour s'attaquer physiquement à un gars capable de la transformer en torche humaine d'un simple contact. Mine de rien, elle tenait à la vie. J'espère pour ton service trois pièces que t'as rien fait. Elle lorgnait déjà sur le bas-ventre de Titus, la tête penchée, comme si elle se demandait quel serait le meilleur moyen de les lui couper/arracher/faire bouffer. Oui, elle pouvait être cruelle quand elle le voulait. Elle ne se mettait pas facilement en colère, mais quand c'était le cas, mieux valait se trouver loin. Ce fut à ce moment qu'elle remarqua la petite boîte en carton qu'il avait dans les mains.

C'était une boîte banale, blanche, qu'elle s'était amusée à décorer au marqueur doré d'arabesques et autres trucs sans queue ni tête au fil du temps. Elle avait les dimensions d'un journal intime environ. Et, surtout, elle était remplie de bouts de papier couverts d'une écriture assurée, parfois d'une autre en pattes de mouche - la sienne. Les petits mots. C'étaient des bouts de papiers qu'elle trouvait toujours sous la table qu'elle occupait quand elle allait en cours de maths et auxquels elle répondait systématiquement. En vitesse, elle s'approcha de lui pour lui arracher la boîte des mains et pour récupérer les derniers papiers qui étaient tombés et qui traînaient par terre. Tu les as lus ? Sa voix transpirait plus de gêne que de colère, alors que ses joues prenaient une teinte cramoisie et qu'elle détournait soigneusement le regard, en fourrant de nouveau la boîte dans son armoire. Sans oublier son lapin en peluche, qu'elle examina sous toutes ses coutures avant de le reposer soigneusement juste à côté de ses petits mots. Elle n'avait parlé à personne de cette correspondance. C'était quelque chose qui était rien qu'à elle, qu'elle ne voulait pas parasitée par quelqu'un d'extérieur. La porte de l'armoire se referma avec un petit bruit sec. Elle n'avait pas lâché son arc et le serrait si fort que ses phalanges en étaient blanches. Tu devrais sortir d'ici avant que l'envie de te trouer la peau me reprenne, tu sais.

Il savait bien que ce n'était pas une bonne idée, et que si elle le pinçait, il allait le regretter amèrement. Mais qu'avait-il à perdre, au final ? Ce n'était pas elle qui allait le tuer. Et quand bien même elle essayerait, il aurait vite fait de l'emporter avec lui chez Thanatos, dans l'état dégradant et pitoyable de cendres. Non, il n'était pas paranoïaque, presque pas. Suffisamment pour s'imaginer le scénario catastrophe. Il fallait le comprendre, il n'avait pas tellement envie de finir en broche, ni aujourd'hui, ni jamais. Et vu la haine qu'ils se vouaient l'un et l'autre parfois, il pouvait se permettre d'avoir des doutes sur la pitié de Rhea. Du bout des doigts, il parcourait les mots inscrits sur les bouts de papier. Il y avait une multitude de ces petites choses, le tout remplissant facilement la petite boîte de carton. Comment était-ce possible ? La question se répercutait douloureusement entre les parois de son crâne. Pas elle, pas Rhea Miller, celle qu'il considérait comme une des pires garces du camp. Il ne pouvait tout simplement pas la voir, comment avait-il pu lui écrire pendant tout ce temps ? Il se plaisait à croire qu'elle avait dérobé ces mots à quelqu'un d'autre, qu'elle les collectionnait, peut-être par pur fanatisme - ouais, il partait loin dans ses délires parfois. Mais, il n'en revenait toujours pas. Comment est-ce qu'ils pouvaient s'apprécier sur le papier alors que la réalité était tout autre ? C'était peut-être car justement, ils n'avaient jamais été confronté l'un à l'autre, que cette relation de correspondance avait marché. Du moins, aucun des deux n'aurait été soupçonner l'autre. Fébrile, il rangeait le tout d'une main hasardeuse, en perdant certainement la moitié hors du petit paquet.

Qu'est-ce que tu fous là ? Le serpent crache son venin. Il se retourna, ayant perdu un peu de ses couleurs à cause de sa précédente découverte. Balbutiant quelque chose d'incompréhensible au début, il finit par se ressaisir pour reprendre avec assurance. Je cherche le sabre laser de Darth Vader, ça s'voit pas ? Rétorqua-t-il d'abord, sur ce même ton agressif qu'elle avait utilisé. Je me suis trompé de bungalow. L'amnésie, tout ça... Les effets secondaires quoi. Non, son excuse était loin d'être valable. Autant dire qu'il s'appelait Laura Ingalls, c'était tout aussi crédible. Mais il n'était pas assez fou pour lui balancer à la face qu'il venait faire une petite teinture au lapin, surtout qu'elle avait son arc et son carquois, et non, il n'était pas suicidaire. Il n'avait pas envie de se faire transpercer aussi bêtement. J'espère pour ton service trois pièces que t'as rien fait. Lui-même en venait à loucher sur son entre-jambe. Ouais, non, au final, ce n'était peut-être pas une si bonne, de s'être introduit jusque ici. Ses grands yeux bleus-verts lui faisaient peur en plus, ils lui donnaient une dimension de psychopathe sévèrement atteinte. C'est sympa de t'inquiéter pour lui, j'apprécie le geste. C'était ironique, naturellement. Il ne la laisserait jamais approcher à moins d'un mètre de sa personne. Jamais. Même s'il refusait catégoriquement de l'admettre, elle le faisait un peu flipper, parfois.

L'attention des deux convergeait vers une seule et même chose ; la boîte blanche. C'était bien une bizarrerie de fille ça, enfermer tous ses secrets dans une petite boîte. Quoique là, il ne s'agissait pas vraiment de secrets. C'était une conversation ; leur conversation. Il regrettait presque d'être tombé sur ce coffre secret, maintenant. Il avait l'impression que tout venait de s'envoler brusquement, en saisissant l'objet de ses mains. Il était un peu triste de sa découverte, au final. Tu les as lus ? Essayant de revêtir un air dédaigneux, il la jaugea un instant, réfléchissant profondément à ce qu'il pourrait lui dire. Oui ? Non ? Mentir, c'était ce qu'il y avait de mieux à faire. Non, j'comptais les embarquer pour les lire sur les chiottes. Reprit-il d'abord, amer. Mais bien vite, toute son assurance s'effondra, et il soupira profondément. Il pouvait très bien lui cacher, mais il ne s'en sentait pas la force ; elle avait le droit de savoir pourquoi le mystérieux gars du cours de maths ne lui écrirait plus comme avant. Plus de la même manière. Parce qu'il ne se faisait pas d'illusions ; les choses ne seraient plus pareilles, désormais. Nouveau soupir, les mots bloquant au fond de sa gorge et lui, comme le pauvre abruti qu'il semblait être, restait paralysé dans son mutisme, à la regarder. Elle et ses joues rouges. Il se sentait tout aussi gêné en fait, et se contentait de la regarder refermer le placard presque brusquement. Tu devrais sortir d'ici avant que l'envie de te trouer la peau me reprenne, tu sais. Il pinçait ses lèvres, détournant le regard. Dernier soupir. Je veux bien partir, crois-moi, je ne vais pas me faire prier plus longtemps. Et c'est ainsi qu'il prenait la fuite vers la sortie. Mais non. Il s'arrêta juste avant la porte, se tournant vers elle, une expression neutre plaquée sur le visage. En fait, non, je reste ici. Il croisa brièvement ses bras contre son torse, la détaillant de toute sa hauteur. Ces mots. Ce sont les miens. Mais bien sûr. Encore une fois, il était tout à fait crédible. Comme si elle était assez stupide pour gober ça. Haussant un peu les épaules, il reprit alors. Je les écris en cours de mathématiques. Mais, dis-moi la tigresse, où est-ce que tu as récupéré tout ça ? On sait l'un comme l'autre que ces mots ne sont pas les tiens. Petit coup de bluff ? Non. Il s'entêtait simplement dans l'idée que ce n'était pas elle qui les avait écrits. Ce n'était pas concevable pour lui. Tu ferais mieux de me les donner en fait. J'ai pas envie que ce soit entre les mains de n'importe qui, et encore moins entre les tiennes. Qu'elle soit d'accord ou non, il n'en avait rien à faire, il revenait vers le placard et attrapait la boîte, faisant déjà volte-face. Il avait perdu toute envie de jouer, de se venger. Il était incroyablement neutre, et surtout, perturbé.