« Alors c'est quoi ton petit pseudo : camille, ça suffira , sinon tu as quel âge : la majorité et tu viens d’où de bretagne , non reviens ne pars pas encore, j'ai des questions, tu l'as connu où le forum : par top site . D'accord ! D'accord ! Continuons, as-tu des choses à dire sur le forum ? Tu l'aimes ? : depuis le temps que je cherchais un forum correct sur PJ ;__; . Une autre question et après j'ai fini, tu vas te connecter combien de fois par semaine : disons que jusqu'au 22 ce sera au moins trois fois par semaine, après ça tous les jours o/ . »

En tant que fille d'Eros, dont l'attribut principal est l'arc, elle possède son propre arc en bois d'if, à la poignée plaquée en bronze - du bronze banal, pas du bronze céleste, on s'entend bien là-dessus. Cadeau de son père, il se présente en temps normal comme une chevalière en bronze frappée d'un motif d'arc et flèche. Il lui suffit d'enlever la bague pour la transformer en arme. Elle a évidemment le carquois qui va avec et la plupart de ses flèches ont une pointe en bronze céleste cette fois. elle a demandé à certains Héphaïstos de lui faire des flèches explosives, genre shrapnel. Très efficace, vraiment.
Autre chose, elle possède toujours, malgré son âge, un lapin en peluche bleu. Doudou d'enfance et seul vestige d'une époque où elle n'avait pas à craindre sans cesse pour sa vie, elle l'a gardé et il lui arrive encore de dormir avec malgré ses vingt-trois ans. Elle est incapable de s'en séparer, même s'il n'a absolument rien de magique ou d'une arme.

AUSTRALIE. 1999. C'était étonnant. Sa mère avait accepté de l'emmener à Sydney. Le voyage avait été très long, plus de deux jours, mais la petite Rhea Miller avait toujours voulu voir la grande ville. Elle n'avait pas été déçue. Elles avaient passé trois jours de rêve dans cette grande ville et là, avant de partir, sa mère lui avait dit d'attendre sur ce banc. J'arrive tout de suite. Je vais aller t'acheter une glace. Une glace au chocolat. Tu veux ?, qu'elle lui avait dit. Elle attendait, donc. Elle attendait sagement, les mains refermés sur un grand lapin bleu et rapiécé qui lui tenait lieu de doudou. Elle attendit jusqu'à ce que le soleil disparaisse à l'horizon et que les lampadaires s'allument dans les rues. Jusqu'à ce qu'elle comprenne que non, sa mère ne reviendrait pas la chercher et qu'elle était toute seule, maintenant. Etrangement, cette révélation ne la fit pas pleurer. Elle resta très calme, presque trop, très détachée. Elle se contenta de se lever du banc et d'aller tirer la manche du premier policier qu'elle croisa, son doudou toujours dans les bras. Ma maman elle est partie et elle m'a laissée toute seule. fit-elle simplement. Le reste se déroula dans un drôle de brouillard cotonneux. On l'amena au commissariat, on lui posa tout un tas de questions, sur où elle habitait, comment elle s'appelait, comment sa maman s'appelait, ce qu'elle faisait comme travail. Le lendemain, on l'emmenait dans un foyer d'accueil, que disaient les policiers, et elle comprit définitivement qu'elle ne verrait plus jamais sa mère. Que Louisa Miller l'avait abandonnée comme son père l'avait fait bien avant elle.

LONG ISLAND. 2003. En temps normal, elle adorait Jack. Sincèrement. C'était sans doute le seul véritable ami qu'elle ait jamais eu, en dehors de Melanie, quand elle était encore à l'école de Darwin. Mais là, juste un instant, elle aurait adoré pouvoir l'étrangler avant de lui arracher les yeux à la petite cuillère. Allons dans ma maison de vacances aux USA, hein ? Si on s'en sort, la prochaine fois que tu me proposes un plan du genre, je te TUE ! L'adolescent, d'une quinzaine d'années peut-être, aux cheveux roux en bataille et à la face tellement couverte de taches de rousseur qu'il en paraissait bronzé, n'eut pas vraiment le temps de répondre. Il y eut une mini-explosion au-dessus de leurs têtes, des débris de roche et de terre leur tombèrent dessus en une pluie étrangement fine, même si la jeune fille dut rouler sur le côté pour éviter un éclat plus important. Ecoute, Rhea. Tu vois l'arbre là-bas ? Il y a des champs de fraisiers et une grande ferme quand tu descends la colline. Contente-toi de courir et réclame Chiron ou Monsieur D. Dépêche-toi ! Elle hésita. Et toi ? T'inquiète pas pour moi. Allez, file de là ! Elle finit par obtempérer. Le coeur serré, elle détala vers le grand pin que Jack lui avait montré, ne se retourna furtivement que pour apercevoir le... truc de deux mètres soixante de haut qui les coursait depuis tout à l'heure, pour apercevoir aussi le rouquin qui retirait son pantalon et envoyait valser ses chaussures, puis le spectacle disparut alors qu'elle dévalait la colline sans pouvoir s'arrêter vers le grand bâtiment clair qui se dessinait sous la lumière du soleil couchant. Ses jambes lâchèrent et il lui sembla entendre son cerveau souffler stop, on en peut plus, on décroche. Et puis plus rien.

CAMP HALF-BLOOD, 2005. Deux ans. Ca faisait déjà deux ans qu'elle était à la Colonie des Sang-Mêlés. Deux longues années qu'elle créchait au bungalow d'Hermès, comme tous les indéterminés. Deux ans qu'elle désespérait d'avoir un signe de son divin père. Elle soupira alors qu'ils arrivaient dans le réfectoire, fit la queue une fois qu'on lui eut servi son repas - de la paella, pour cette fois - et, comme le voulait la tradition, en balança une partie dans le feu qui brûlait haut et clair, en offrande aux dieux. Ouais... D'ailleurs, papa, si tu pouvais faire un signe, ce serait gentil de ta part. murmura-t-elle pour elle-même, plus triste que furieuse. Elle en avait assez d'être une indéterminée, d'être plantée chez les Hermès, dans un bungalow tellement bondé qu'il n'y avait jamais assez de lits. Avec un soupir lourd, elle se rassit pour grignoter du bout des dents, le regard dans le vague. En deux ans, elle avait appris tout ce dont elle avait besoin. Comment se défendre avec le bronze céleste, les noms des monstres les plus courants, les noms des dieux grecs aussi, qu'ils soient importants ou non. Elle avait aussi appris pourquoi tout le monde avait tendance à la dévisager d'un air émerveillé, parfois. C'était Chiron qui l'avait renseignée, en lui disant un jour qu'elle avait l'étrange capacité de revêtir l'apparence du fantasme des autres, homme ou femme, personne réelle ou personnage de fiction. Grâce à Chiron encore, elle avait appris à se contrôler. Mais tout ça ne lui disait pas qui était son père. Rhea retint un juron, décortiqua une crevette en ruminant ses idées noires et ce ne fut qu'à cet instant qu'elle remarqua les regards braqués sur elle et les murmures alors qu'on la montrait du doigt. Non. On ne la montrait pas du doigt, on montrait du doigt quelque chose au-dessus de sa tête. Elle leva brusquement le nez, à temps pour voir un espèce d'hologramme rouge foncé avec un truc qui ressemblait à un coeur... A moins que ça n'ait été un arc et une flèche ? L'hologramme disparut et la man de Chiron se posa sur son épaule. Il faut qu'on discute, Rhea. Avec Monsieur D. Comment ça, avec Monsieur D. ? L'adolescente fronça les sourcils alors qu'un léger sourire étirait les lèvres du centaure. Ca faisait longtemps que je n'avais pas eu affaire à un enfant d'Eros.

CAMP HALF-BLOOD. 2013. Quelle idée d'organiser une course d'orientation en pleine forêt. Et quelle idée, surtout, d'imposer les équipes... Une boussole dans la main et une carte avec un itinéraire approximatif dans l'autre, Rhea pestait silencieusement. Elle avait un sens de l'orientation déplorable. Si tu continues à traîner la patte, on va jamais arriver dans les temps, Derrick... Et son partenaire... Elle se tourna vers le grand brun aux yeux clairs qui faisait équipe avec elle. Déjà, il s'échinait à lui rappeler qu'il s'appelait Hendrick, rien d'autre. Elle le savait. Pertinemment. Rhea haussa les épaules et reprit les opérations en main. Elle savait, toutefois, qu'ils étaient complètement paumés et ça se lisait sur son visage. Elle n'avait jamais eu le sens de l'orientation et ne l'aurait sans doute jamais. Je suis tombé amoureux de toi la première fois que je t’ai vue. Elle se figea, le dos raide, les poings soudainement si serrés qu'elle en avait les phalanges blanches comme la neige. Son visage était décomposé dans un air totalement désespéré quand elle se tourna enfin vers lui. Tu es tombé amoureux de l’image que tu as eue de moi. C’était juste une illusion. Sa voix tremblait. Elle savait qu'elle ne devait pas le croire. Elle se souvenait parfaitement de leur rencontre, de cet entraînement où elle l'avait collé par terre en deux temps trois mouvements, six ans plus tôt. C'était la première fois qu'ils discutaient vraiment depuis lors. Habituellement c'était juste bonjour quand ils se croisaient le matin et bonne nuit une fois le soir venu. Rien de plus. Tu as dit ce jour là à tout le monde que tu m’avais battu en utilisant ton don, cependant je n’ai vu aucun changement. Rhea fronça les sourcils. Perplexe, soudainement. Espérant peut-être quelque chose, aussi. Arrête de me mentir. Je pourrais obtenir tout de toi en utilisant mon don, même la vérité. Elle crachait plus qu'elle ne parlait, pas vraiment contente de cette blague qu'il lui sortait. Il ne pouvait pas être capable de voir au travers de ses illusions. Teste-moi. Elle prit Hendrick au mot. Lentement, elle enclencha son pouvoir, un léger sourire triomphant aux lèvres, les bras croisés sous sa poitrine. Un sourire qui disparut bien vite quand il reprit la parole en jouant avec une de ses longues mèches foncées. Des boucles toujours aussi brunes, un regard toujours aussi profond et même la courbure de tes lèvres qui invite à la luxure. Choquée, un peu perdue aussi, elle réagit à peine quand elle sentit ses doigts sur sa joue, le long de sa bouche aussi. Enfin, elle se recula d'un pas en détournant la tête. Le désir n'est pas l'amour. murmura-t-elle tristement. Elle en savait quelque chose. Son père évoquait les deux côtés. Mais en amour, on meurt de désirer autant l’autre. Les yeux verts de Rhea se reposèrent sur Hendrick, perplexes, alors qu'il tournait les talons pour prendre la tête de leur expédition. Ils n'échangèrent plus un mot de tout le périple, malgré qu'elle fixait intensément son dos musclé. Elle ne comprenait pas. Ou, plutôt, elle refusait de comprendre où menait la porte qu'il avait ouverte.