Première soirée au camp des sangs mêlés, elle était arrivée la veille en plein milieu de la nuit, voilà qu’elle profitait donc enfin, de son premier couché de soleil sur les terres new-yorkaises. Assise sur le lit de son bungalow, la jolie brune se sentait mal dans le grand dortoir, trop de mon autour d’elle, une dizaine de filles faisaient des aller-retour, parlant de maquillage, de beauté, de coiffure, de vêtements et de tant d’autres sujets inutiles aux yeux de la sirène.  Sirène qui en plus sentait le manque de la mer poindre le bout de son nez, elle se mit à avoir des frissons et à sentir sa tête tourner, elle allait faire un malaise. Alors, doucement, elle s’allongea et ferma les yeux, tentant de faire le vide et de se détendre car là elle n’était pas en état de faire le trajet jusqu’au lac.

De longues minutes s’écoulèrent et elle lutta contre deux nausées, respirant assez fort, elle avait toutes les difficultés du monde à se reposer avec toutes les pintades autours d’elle, c’était dingue le bruit que ça pouvait faire, des filles dans la fleur de l’âge. Alors que la nuit tombait à l’extérieur, certaines damoiselles sortirent une fois toute apprêtée, pour rejoindre des demi-dieux d’autres bungalows, participer sûrement à des soirées où il les filles d’Aphrodite sont invités pour leur physique et non pour leurs conversations. Quel dommage, Pàlina déplorait le comportement des hommes et en même temps c’était ce qui lui permettait de vivre, la jeunesse des hommes qu’elle tuait, qu’elle noyait.. Ce n’était pas vraiment le moment de penser à ça en fait. Toujours allongée et les yeux fermés, la petite sirène se leva avec douceur et remarqua que le bungalow était beaucoup plus calme, quelques filles étaient couchées, les autres étaient parti, elle pût respirer. Enfin ce n’était pas encore parfait, il lui fallait de l’eau, de l’espace. Donc, il fallait qu’elle se sauve, qu’elle disparaisse sans éveiller de soupçons, mais une nouvelle qui se balade et que cherche à découvrir tous les recoins du camp c’est normal non ? Pàlina quitta alors le bungalow et prit la direction du lac, de toute façon même si elle n’avait pas visité elle aurait trouvé, l’appel de l’eau, elle pouvait l’entendre d’ici. Ce n’était pas la mer et donc ce n’était pas parfait, l’Océan lui manquait, mais ce serait mieux que rien.

Le trajet fût rapide, très rapide, il faisait bon dehors et elle croisa plusieurs personnes en tenue légères, donc des damoiseaux torses nus ce qui l’a mi d’autant plus mal à l’aise. Pàlina était capable des pires sévices une fois dans l’eau, avec ses écailles sur le corps elle pouvait tuer, séduire, détruire.. Et là elle était bien faible, bien trop douce, c’était cela finalement le plus perturbant pour elle, se sentir si vulnérable. Mais l’émerveillement qui allait avec en valait la peine. Puis en parlant de vêtements, elle-même ne portait finalement pas grand-chose, un short en jeans claire, délavée et un peu déchirée avec une chemise ample, blanche, en tissu léger. En dessous elle portait un maillot de bain marin, bleu marine et blanc, des cadeaux des filles d’Aphrodite, certaines l’avaient vut comme une rivale en la jalousant pour sa beauté, d’autres au contraire semblait vouloir l’intégrer, et l’aider à garnir sa garde robe semblait une bonne solution à leurs yeux.  Pàlina ne se rendait même pas compte que cette tenue la mettait en valeur, que ses longs cheveux ondulés encadraient parfaitement bien son visage de poupée.. La petite sirène se fit donc dévisager – même carrément mater de bas en haut – par plusieurs personnes lors de son trajet, et elle essaya de ne pas y prêter trop attention. Puis plus elle se rapprochait de l’eau, plus la population se faisait rare, quand elle arriva au bord de l’eau il y avait encore du monde donc elle contourna la plage afin de rejoindre un coin plus tranquille, plus à l’écart. Après quelques minutes de marches elle atteignit une petite parcelle d’herbe verte au bord du lac et retira tout de suite la chemise pour la poser par terre, Pàlina enleva ensuite les sandales de cuirs qu’elle portait, prête à se jeter dans l’eau claire.
Mais au moment où elle commença à défaire le bouton de son short elle entendit un bruit derrière elle, des pas, de spas sur des brindilles, quelqu’un arrivait, l’avait-on suivit ? Un oiseau passa à ce moment là non loin d'elle, l'animal s'envola et elle respira à nouveau normalement, c'était juste un oiseau et elle avait paniqué pour rien, ridicule, vraiment ridicule. Elle reprit donc sa phase déshabillage, sans se douter que oui, quelqu'un approchait dans son dos.

« Euh... Tu vas te baigner toute seule ? En pleine nuit ? »

Un grand brun, beau, trop beau d’ailleurs, il était apparu juste après l’oiseau qui lui était déjà bien loin. Il l’abordait comme ça, en lui demandant si elle allait se baigner ou pas, en quoi ça le regardait lui ? Et il lé dévisageait comme ça, alors qu’elle ne portait plus qu’un maillot de bain. Par réflexe elle voulut cacher son corps, mais elle ne pût que croiser les bras pour dissimuler un peu sa poitrine, ses cuisses finement galbées, ses hanches bien dessinées, son ventre plat, ses longues jambes.. Il voyait tout parce que la lune était de sorti ce soir, pas totalement pleine, mais déjà bien arrondie. Pas la peine de faire une fixette sur la lumière ambiante, elle était seule, en position de faiblesse face à un jeune homme, rien de bien glorieux. Quelques frissons commencèrent à parcourir son corps et elle chercha à détourner le regard, mais sans y parvenir.

« Ah désolé de t'avoir fait peur. Enfin c'est l'oiseau qui t'a surpris mais c'est de ma faute s'il est envolé et... Bref. Hum, je m'appelle Calypso. »

Calypso, un nom connut chez les sirènes et dans le monde marin, cela faillit arracher un sourire à la belle brune mais comme il appartenait à un homme elle ne réagit pas. Parce que face à un damoiseau elle se contentait de baisser la tête, d’avoir peur, de fuir.. Mais lui ne semblait pas vouloir partir tout de suite, alors elle pouvait toujours se r’habiller ? Ou sauter dans l’eau, plonger et se sauver à l’autre bout du lac, jamais il n’arriverait à la rattraper de toute façon. La belle se pencha donc pour ramasser sa chemise car entre temps elle n’avait plus son short, elle hésitait, plonger, courir, plonger, courir..?

« Et toi, tu es...? »

Quoi ? Elle devait répondre là ? Non non, ne pas donner son nom, détourner son regard, partir. Trop tard, elle releva ses yeux si bleus et si brillants sous la lune, captant par la même celui du damoiseau au nom de fille, des traits fins, des yeux clairs également et un petit sourire timide.

« Pàlina.. »

Pourquoi lui dire ? Après tout ça ne changerait rien, elle avait soufflé, laissé un murmure s’échapper de ses lèvres roses, pour ensuite baisser la tête, elle était dés plus mal à l’aise. Pàlina ramassa ensuite son short et ses chaussures, serrant le tout contre elle, elle fit un pas en avant et se figea, il était devant l’unique passage à travers les arbustes pleins d’épines.

« Euh, je.. je m’appelle Pàlina.. et.. je voudrais passer. »

Bien sûr hors de question de le toucher. Elle ressemblait à une enfant, un petit être fragile et timide, sans défense. La tête baissée et fixant ses pieds, elle se mordait la lèvre inférieur, parce qu’elle ne savait pas quoi faire d’autre, le demi-dieu ne semblait pas prêt à s’écarter, pas tout de suite en tout cas. Alors, encore une fois timidement, elle releva son visage pour détailler encore un peu celui de ce beau brun, c’est là qu’elle vit les joues de ce derniers légèrement colorés, teinté de rose, d’un rouge qui lui allait plutôt bien. M’enfin se dire qu’il était beau garçon n’avait rien de bon, rien d’intéressant non plus, elle n’était pas dans l’eau donc elle ne l’envouterait pas et ne le mangerait pas. Elle devait juste s’éloigner de lui, c’était facile, en théorie.

« Je comptais me baigner toute seule en effet, mais j’ai changé d’avis. Et puis cela ne te regarde pas de toute façon. »

Tout d’un coup elle se sentit courageuse, osant hausser un peu la voix, mais cette dernière restait douce et mélodieuse, tout dans son attitude, ses gestes, ses regards, dégageait de la grâce, parce qu'être une sirène ça vous oblige à avoir une allure, une prestance, même sur terre. Pàlina ne le quittait maintenant plus des yeux, brin de témérité quand tu nous tiens - ou du moins quand tu tiens une sirène - tu nous donne des ailes.