Une pierre, un regards, un combat [Pv : Aurora S. Morgan]

© Tumblr

Une pierre, un regards, un combat

Un vent doux soufflait aujourd'hui sur le campement de Sang-mêlés, les nuages parsemaient le ciel de leurs apparences cotonneux et cachaient rapidement les rayons du soleil. Camden en était soulagé lui qui n'aimait pas trop le soleil et la chaleur. Le temps idéal pour lui était un temps de printemps ou la nature renaissait, la température haussait jusqu'à un point parfait pour les hommes. Mais aujourd'hui le Monde se trouvait dans sa période d'été et la chaleur pouvait rapidement devenir insupportable surtout lorsqu'il s'agissait de faire des efforts physiques intenses pendant les entrainements. Camden n'avait rien contre ces exercices au contraire. Cela lui permettait de s'améliorer encore et encore. Mais bon ce n'était qu'un temps comme un autre et c'était toujours mieux que d'être en hiver alors que le froid venait ralentir les mouvements du jeune homme. Le temps de la journée avait donc réjouit Camden qui s'était décidé dès le réveil de partir au camp d'entraînement pour s'exercer une nouvelle fois. Il avait même l'espoir d'y retrouver Aurora. Cette fille.. Il voulais la battre. Ça en était devenue comme une obsession. Elle était forte et ses pouvoirs lui donnais un net avantage sur lui si il n'utilisait pas le sien. Lui il avait de l'endurance, et ses attaques rapides lui permettaient de combler le manque de puissance. Bouger, sauter, esquiver. L'agilité était son domaine de prédilection, rien d'étonnant a cela quand on savait que son père n'était autre qu'Hermes, le Dieu Messager, le Dieu des Voleurs.

Il était encore tôt quand le jeune homme se levait pour se préparer. Un bon nombre de ses demis-frères et sœurs dormaient a poings fermés. Ils n'auraient sans doute pas besoin de lui avant un petit moment. Il pouvait donc se consacrer totalement à son objectif pour l'instant. Après un rapide nettoyage, Camden enfilait sa tenue et actionnait le mécanisme de son bracelet afin de s'assurer qu'il marchait toujours. Quelques courtes secondes plus tard, deux grandes dagues apparurent dans ses mains. Parfait. Son bracelet réapparaissait juste après et venait se plaquer contre son avant bras droit. Camden sortait en silence pour ne réveiller personne. Le temps n'avait pas changé depuis tout a l'heure lorsqu'il était sortit juste au réveil. C'était encore une fois parfait. Camden entamait un bout de pain sur le chemin accompagné de deux fruits en guise de petit déjeuner. Ce n'était pas vraiment son truc de rester assis la le matin pour manger. Il préférait plutôt manger sur le chemin de ses activités . Une question de temps sans doute. Tout en mangeant, Camden saluait les différents individus debout qui s'affairait déjà a leurs propres activités. Les oiseaux chantaient dans les arbres. Les bruits métallique des épées s'entrechoquent se faisaient entendre. Le frottement du métal contre les mannequins d'entraînements se répétait a un rythme régulier. Camden était bientôt arrivé.

Le jeune homme venait de finir son petit déjeuner lorsqu'il arrivait au terrain d'entraînement. Encore une fois il saluait les personne présente. Question de courtoisie.
Il se mettait dans un coin seul et tranquille et actionnait son bracelet. Les deux armes en mains, Camden ne perdait pas de temps et commençait a enchaîner quelques mouvements rapides contre le mannequin. Son pouvoir ne lui était jamais utile a l'entraînement contre des objets ou une personne lors d'une répétition de mouvement. Ses illusions n'étaient pas tangibles au sens propre. Il ne pouvait faire apparaître des épées pour trancher le mannequin ou autre. Elles le lui servaient en terme d'attaque seulement en combat réel pour déstabiliser son adversaire afin de profiter d'une faille dans sa défense. C'était pourquoi personne ne pourrait voir Camden utiliser son don a l'entraînement.

Au bout d'une demi-heure de répétition intense de mouvement rapide, Camden s'arrêtait pour reprendre son souffle et boire de l'eau tout en jetant un bref regard aux autres personnes présentes.

out ~~for~~ this

une pierre , un regard , un combat !

Les chants des oiseaux, qui pépiaient perchés tranquillement des arbres environnant, était une douce mélodie à mes oreilles. Presque une symphonie en fait, ça me rappelait qu’ici nous étions tous en sécurité mais jusqu’à quand ? Là était toute la question. Je m’étais levée aux premières lueurs du soleil levant, bien avant que toute la marmaille du camp et leurs professeurs ne se lèvent pour enfin profiter d’une énième journée d’entrainement et de culture. J’avais pris le temps de prendre une longue douche froide enfin de réveiller rapidement les fibres ensommeillées de mon corps. J’avais ensuite tressé mes longs cheveux près du crâne et attaché les longueurs libres et ondulées en une queue de cheval en bas de ma nuque. Je ne m’étais vêtue que d’un haut en dentelle, d’un petit short en jean et mes pieds étaient restés nus. Pas d’armes avec moi et n’ayant pas très fin, je partais me baladais dans le camp désert à cette heure-ci. Il ne faisait pas chaud du tout, bon était le qualificatif que seyait le plus au temps ambiant et le sol était encore un peu humide à cause de la rosée matinale. Mon regard se baladait sur les différents ateliers vides. Cela faisait sept années que j’étais ici, sept longues années. Je n’avais eu que peu de nouvelles de ma famille extérieure à tel point que je commençais à me sentir orpheline et un peu seule ici. Certes j’avais Olivia, Gabriel, Hanna et tant d’autres mais je n’avais pas que des amis, Niklas faisaient partie de ceux qui rêvent de me faire descendre de mon piédestal. Le dernier en date était un certain Camden, beau comme un dieu, doux euphémisme, mais ayant une véritable obsession quant au faut de faire de moi une guerrière déchue. Nous nous étions d’ailleurs quelques fois battus lors de nos entrainements quotidiens et ça le rendait fou, en quelque sorte, que j’arrive à le battre. Enfin soit, c’était comme ça et je n’allais certainement pas me laisser battre pour laisser s’enorgueillir un combattant plus faible que moi. Après tout je passais plus d’heure à m’abîmer dans le maniement de toutes les armes que je connaissais, dont mes deux favorites la double épée et l’arc, et ce même par grosse chaleur inhumaine. Je souris largement lorsque je passais devant les cibles du tir à l’arc, certaines étaient plutôt bien amochées d’ailleurs. Je continuais ma marche matinale et passais près d’un mannequin de combat sur lequel je laissais courir un index bienveillant. Ce morceau du camp était mon préféré entre tous. Je continuais mon chemin en sinuant entre les différents objets nous permettant un entrainement complet et m’enfonçais sur le petit chemin de terre qui menait aux bordures du lac. C’était un endroit excentré du reste du camp où j’aimais bien allé pour réfléchir tranquillement loin des devoirs qui nous incombaient. L’odeur de l’humus, des pins et autres résineux chatouilla mes narines, c’était exquis. J’aimais beaucoup ces effluves naturels provenant de la flore environnante car elles me faisaient oubliées les odeurs suaves du sang et de la sueur qui recouvraient nos peaux pendant les entrainements. D’ailleurs on disait, et apparemment c’était vrai, que nous, les demi-dieux, avions une odeur qui était propre à notre catégorie et que c’était cette odeur qui nous différenciait des humains lambda auprès des êtres exécrables que les ennemis de nos pères et mères mettaient sur notre chemin. J’aurais tout donné pour la connaitre, même si je n’étais pas un nez. Je fus tiré de ma réflexion par la sensation du sable sous mes pieds, j’étais arrivée à bon port. Je m’approchais de l’eau et y trempais les pieds sans aucune appréhension. L’eau était froide et je n’en avais que faire. Je reculais de quelques pas et m’asseyais dans le sable sec en allongeant mes jambes afin que mes pieds restent en contact avec le liquide. J’attrapais alors la lettre iris que j’avais reçu la veille au soir et commençais à la lire à haute-voix :

-Aurora, Voilà quelques mois que nous ne t’avons pas envoyés de courrier et par conséquent de nouvelles et malheureusement celles que je t’apporte dans cette lettre ne sont pas bonnes. Voilà sept ans que tu es en sécurité loin de nous et il faut que tu y reste, que tu nous y oublis, il le faut. Je sais que tu penses que je t’abandonne mais c’est mon devoir de te protéger et je pense que si tu oublis et fais une croix sur nous tous, tu deviendras plus forte que tu ne l’es en ce moment. En plus de cela, je dois me confesser. Je t’ai caché la mort de ton petit demi-frère Lewis. Il nous a quitté il y a quelques fois à cause de la maladie. Il a déclaré une leucémie pro-myélocytaire deux ans après ton départ. Nous avons décidé de te le cacher afin que tu ne risques pas ta vie pour venir à son chevet, il comprenait. Nous avons tout essayé pour le sauvé mais nous avons refusé l’option d’un bébé médicament. Bref, pardonne-nous pour tout le mal que nous t’avons fait. Aurora nous partons, oublis nous, oublis ta vie d’avant, ne vis que l’instant présent, ton passé ne compte pas. Adieu ma fille, malgré tout je t’aime de tout mon cœur. Ta mère.

J’écrasais le bout de parchemin entre mes doigts et dans un geste plein de rage le jeter loin dans le lac. En cet instant je bouillais de colère et de tristesse, mais je ne pouvais pas lui en vouloir je me doutais que cela allait arriver tôt ou tard. Ce n’était pas comme elle, ils, avaient gardé un contact régulier avec moi ces derniers mois. J’essayais rageusement une larme qui avait décidé de perler sur ma joue. Je me relevais et regardais le morceau de papier se ramollir dans l’eau pure de l’étendue d’eau. Je fis volte-face et retournais au bungalow d’un pas félin et décidé. Je me faufilais dans le dortoir et revêtais ma cuirasse. J’ajustais les courroies sur mes côtes et mes épaules puis attrapais mon arc et mon carquois. Je sortis à pas de loup de la chambre où mes frères et sœurs dormaient encore. Ils méritaient un peu de repos eux aussi. J’enfilais une paire de chaussure que j’avais attrapée au passage puis partais en direction du camp d’entrainement où j’espérais pouvoir me déchainer en toute quiétude. Je fis un petit détour par la case restauration où j’y pris un fruit et quelques biscuits secs que je grignotais en allant mon endroit favoris. Le chemin fut rapide et je vis qu’il y avait foule maintenant. Je restais à l’entrée quelques instants et vis Camden en plein entrainement contre un mannequin. Je l’épiais pendant de longues minutes. Il était agile comme un jaguar, vif comme un aigle et souple comme un chat, une plait pour un combattant néophyte. Personnellement j’avais un énorme avantage, je décelais ses points faibles et n’avait aucun mal avec les armes qu’il affectionnait : deux longues dagues. D’ailleurs je remerciais souvent mon père pour m’avoir transmis ces deux dons-ci, associés ils faisaient de moi un adversaire particulièrement coriace. Je le vis finalement stopper ses exercices afin de prendre un peu de repos. Il semblait à la recherche de quelques choses, mais quoi ? Aucune idée mais une autre idée me vint. J’attrapais une flèche dans mon carquois, visais le haut de son mannequin et décochais une flèche parfaite qui se planta à quelques centimètres de lui, sur une des excroissances qui servaient à faire une illusion de pseudo coup. Je ricanais. Je restais quelques instants à le regarder puis m’approchais en ne laissant aucun doute quant à ma dangerosité en cet instant. De l’extérieur on pouvait croire que j’étais parfaitement bien dans mes pompes mais c’était tout le contraire, je contenais une rage sans nom et une colère si noire qu’elle rendait mon sang aussi brûlant que du magma en fusion et donc par conséquent mon aptitude à mener un combat s’en trouvait décuplée, au même titre que mes erreurs. Je passais à côté de lui en lui effleurant le bras, fis le tour du mannequin et arrachais ma flèches qui s’était enfoncé dans le cuir jusqu’à la base de la point acérée. Je lui décochais un regard carnassier, le dévisageais de haut en bas et m’en repartais vers les cibles en lui lançant :

-Ça sert à rien ce que tu fais, tu seras jamais à la hauteur !

Sur la fin ma voix parti dans les aigues. J’affichais une arrogance et une assurance sans nom qui ferait de peur défaillir n’importe quel petit bout de demi-dieu néophyte. Mais pas lui. J’espérais que ça le motiverais à m’attaquer et à ce qu’on se jette dans un combat de désespérer. J’en avais besoin.

© Tumblr

Une pierre, un regards, un combat

Aurora venait de le provoquer ouvertement alors qu'il n'avait rien chercher contre elle. Oh il n'allait pas s'en plaindre au contraire, c'était une bonne occasion encore une fois de se battre contre cette fille et il savait qu'elle n'esquiverait pas le combat. Pourtant dans sa démarche Aurora semblait prendre de haut le jeune homme comme si il était insignifiant, qu'elle n'en avait rien a faire de lui ce qui pouvait être compréhensible. Seulement elle ne manquait pas une occasion de se battre contre lui ce que le jeune homme croyait être comme une sorte d'attention envers lui. Une attention dangereuse et instinctif. Comme si elle voulais lui montrer qu'elle était la meilleure, lui prouver jusqu'au bout qu'il ne la battrait pas. Et ça, le jeune homme le prenait comme un "carburant" qui augmentait son envie de la battre. Il voulait se prouver a lui même qu'un fils d'Hermès pouvait battre la fille d'Arès. Ne serait-ce que pour sa satisfaction personnelle. Il s'entraînait dur, ce n'était pas pour rien.

Camden la regardait tourner autour de son mannequin puis se diriger vers les cibles en silence. Le jeune homme attrapait la pointe d'une de ses dagues et la lançait vers une cible. Son arme partait avec une grande vitesse, frôlait la sang-mêlée et allait de figer droite au centre d'une des cibles devant elle. Camden regardait chaque mouvements de la fille en face qui se tenait entre lui et sa dague. Il se rapprochait, la dépassait et allait reprendre son arme. D'un calme absolu cachant une excitation extrême, il lui lançait un regards de défi.

- Tu n'es pas la seule qui sait se servir de ses armes. Et puis je ne suis pas sûr que cela ne sert à rien ce que je fais. Tu m'as battu à chaque fois mais j'arriverai à te battre. Ne me sous-estime pas. Alors peut-être oui si je te bats, ce sera la seule fois mais au moins je l'aurais fais. Ne me prends pas de haut comme tu le fais, ce sera l'erreur qui te coûtera la victoire.

Camden n'espérait pas lui faire peur ou la déstabiliser. Le demi-dieux voulait lui faire comprendre qu'il n'était pas quelqu'un à prendre à la légère et qu'il ne renoncerait jamais à la battre. Ainsi elle ne pouvait s'attendre à ce qu'il abandonne. Ses deux dagues était bien prises dans ses mains, prêtes à flirter avec l'acier de son adversaire. Mentalement Camden partageait deux émotions bien distincte. L'une pouvait s'apparenter à de l'excitation. Il était excité à l'idée de pouvoir se battre mais pas se battre avec n'importe qui bien sur mais aussi de pouvoir mettre en oeuvre ses progrès. D'un autre côté, il était stressé à l'idée de se battre contre elle. C'était une personne redoutable et l'idée qu'il puisse perdre une nouvelle fois lui mettait encore plus la pression. Il devrait être vigilant, essayer de contrecarrer chacune de ses attaques . Son pouvoir lui serait d'une grande aide pour la déstabiliser et trouver une faille dans sa défense. Il la regardait avec un sourire, se plaçait sur ses appuis, se mettait en garde.

- Maintenant bats toi.

out ~~for~~ this

une pierre , un regard , un combat !

- Tu n'es pas la seule qui sait se servir de ses armes. Et puis je ne suis pas sûr que cela ne serve à rien ce que je fais. Tu m'as battu à chaque fois mais j'arriverai à te battre. Ne me sous-estime pas. Alors peut-être oui si je te bats, ce sera la seule fois mais au moins je l'aurais fait. Ne me prends pas de haut comme tu le fais, ce sera l'erreur qui te coûtera la victoire.

J’arquais un sourcil plein d’intérêt pour ce jeune demi-dieu. Apparemment, ma manœuvre avait l’air de fonctionner à merveille et je m’en félicitais de bon cœur. En cet instant, tout mon être était centré sur lui afin de détecter le moment opportun pour attaquer et, ainsi, de réellement finaliser ma manœuvre. Il adoptait une position défensive mais appelant à l’offensive. Un sourire type « Cheshire cat » illumina mon visage, me donnant un air parfaitement sadique en cet instant. D’ailleurs, ce sadisme, dont je faisais preuve dès qu’il se trouvait dans ma ligne de mire, était un trait caractériel qui se révélait rarement aux yeux des autres. Comme quoi les caractères n’étaient pas définis pour la vie mais évoluaient tout comme nos corps et nos esprits. Bref, mon regard myosotis aussi dur que de l’acier se posa sur ses armes : des dagues.

-Maintenant bats-toi !

C’était m’insulter que de me parler de la sorte mais mon sourire n’en fut que plus grand car en disant ça sur ce ton il augmentait le plaisir que j’allais retirer du combat que j’allais gagner… ou perdre. Je me détendis visiblement devant lui et m’approchais doucement de lui et de ses dagues acérées. J’avançais sans le perdre du regard et en affichant une détermination sans faille. Je ne m’arrêtais que lorsque les pointes de ses lames entrèrent en contact avec l’épais cuir de ma cuirasse couleur bois. Je passais le bout de ma langue sur mes dents et la fis courir jusqu’à une de mes canines le tout en continuant de sourire machiavéliquement. Je finis par lâché un petit rire cristallin, c’était tellement rare que l’on entende ce son venant de moi et fis volte-face. Je fis quelques pas de tigresse feutrés et me retournais à demi vers lui en lui servant un énième sourire dont j’avais le secret.

-Me battre, c’est toujours un plaisir … surtout à armes égales.

Ce n’était pas grand-chose, mais les sous-entendus faisant rapport à mes dons étaient comme des pieux acérés destinés à le faire enrager encore plus. Je me tournais à nouveau en direction de la réserve d’un pas délibérément offensant pour toute la gente masculine environnante, un pas qui disait « Vous me voyez, vous pensez pouvoir me battre ? Vous rêvez mes chéris ! » . Je souriais toujours au combien consciente que j’avais réussi mon coup. Ce combat annoncé allait non seulement être bénéfique pour mes nerfs mais aussi être une distraction réellement excitante. Je traversais le camp jusqu’au stock, certains petits nouveaux ayant eu la malchance de tomber sur moi en tant que partenaire d’entrainement s’écartèrent de mon chemin en chuchotant et je ne leur accordais pas un seul regard, pas même une pensée. Là, au moment où j’abandonnais mon arc et mes flèches pour me saisir de deux dagues similaires à celle de Camden, je n’avais qu’une seule et unique pensée : la victoire. Je soupesais les deux lames dans mes mains et fermais les yeux quelques instants en essayant de ne faire qu’un avec elles. Ça allait être un véritable plaisir de me battre au corps à corps, comme deux titans unis dans une même envie de défaire l’adversaire et de victoire. Je me tournais vers le blond et l’observais quelques instants. Il avait l’air aussi déterminé que moi et cela me ravit. Je perdis mon sourire, tout à coup très concentrée sur mon objectif.

-Aucune pitié Aura’, aucune !

Je recommençais mon truc de la langue pareille à une lionne sur le point de fondre sur sa proie et m’élançais vers le demi-dieu. Il ne me regardait pas et s’était même tourné comme s’il s’attendait à ce que je ne le prenne pas par surprise. Pas de chance pour lui, j’étais certes brute de décoffrage et très directe dans mes attaques mais je m’adaptais plutôt vite aux différentes personnes. Cette attaque sournoise était avant tout pour le déconcerté que pour le mettre à terre directement, car je savais qu’il essaierait de parer avec minutie chacune de mes attaques. Et je l’espérais, je voulais qu’il me donne du fil à retordre, du grain à moudre ou tout ce que vous voulez qui pourrait me rendre les choses moins faciles. Je parcourus la distance qui nous séparait en un rien de temps et l’esquivais au dernier moment alors qu’il semblait avoir senti mon arrivée. « Merde ! » pensais-je. Je fus surprise mais n’en perdis pas l’envie de le voir à genoux devant moi à la fin du combat. J’effectuais une roulade pour passer sous sa lame et me relevais sur un de ses côtés latéraux. Je marquais une pause et analysais la situation. Il était vif, très vif et je n’aimais pas ça. Je l’attaquais une nouvelle fois en visant ses côtes et mettant mes dagues en faux mais je ne le blessais pas, je réussis uniquement à laisser une empreinte de lame dans sa cuirasse. Dans mon mouvement j’avais évité son bras de justesse. Mon habitude de la double épée me mettait en danger en corps à corps car je ne cherchais qu’à attaquer et blesser et non me protéger. C’était pourtant l’une des premières choses que l’on nous apprenait à notre arrivée. Mais nous, enfant d’Arès, avions la fâcheuse habitude de nous croire tout bonnement à l’abri des dieux et supérieurs au point de dénigrer notre propre sécurité. Nous étions les enfants d’un dieu sanguinaire et connu de tous comme étant un véritable fléau en temps de guerre. Je me stoppais à nouveau et lui souris avec arrogance.

-Il semblerait qu’il y ait déjà 1 à 0 en ma faveur. Je crois bien que j’ai raison.

Mon sourire s’agrandissait au fur et à mesure que les mots passaient la barrière de mes lèvres. Je plantais mes iris couleur de ciel et me préparais à recevoir un nouvel assaut.

© Tumblr

Une pierre, un regards, un combat

Camden avait bien eut raison sur son adversaire féminin du jour qui n'avait en aucun cas perdu de son talent. Il ne connaissait pas les pouvoirs de la jeune fille et l'avait vu seulement se battre. Elle avait un don. Un don pour le combat. Pas étonnant quand on sait que c'est la fille d'Ares mais quand même. Elle était sa rivale mais Camden ne pouvait que reconnaître sa valeur et la respecter. Les divers coups et enchaînement qu'il n'avait pût tout parer avait confirmé une fois de plus ce qu'il pensait. Cependant elle semblait en colère, ailleurs. Lorsqu'une personne se battait vraiment, elle y mettait du cœur et ses sentiments dedans. Et c'était ce qu'avait ressentit le jeune homme. De la colère, de la tristesse, du plaisir. Et elle s'était donnée a cent pourcentage dans l'offensive sans vraiment penser a se défendre. Lorsqu'elle lui parlait de points, Camden la repointait avec une de ses armes.

- 1 a 0? Et alors? Tout ce qui compte c'est l'issu de ce combat et rien d'autre. Et puis je te ferai remarquer que tu as fais quelques erreurs. Tu ne penses pas vraiment a ta garde. Je ne sais pas ce qui te trottes dans la tête mais tu cours a ta perte. Maintenant finis de jouer.

Camden avait perdu le sourire du début de combat et allait se donner jusqu'au bout, jusqu'à l'épuisement. Il baissait son bras, fermait les yeux et utilisait son pouvoir d'illusion pour faire apparaître un voile devant les yeux de son adversaire afin qu'elle ne puisse voir le double de Camden apparaître a coter de lui. Ainsi elle ne pouvait donc plus savoir qui était le vrai combattant. Cette supercherie lui permettrait de l'avoir sur une attaque mais pas deux. C'était déjà ça. Il n'aura qu'à utiliser de simple illusion par la suite.

Le jeune homme et son double commençaient a courir vers Aurora pour réduire la distance qui les séparait. Son double s'avançait plus vite afin d'entrer en "contact" avec la jeune fille qui esquivait facilement le faux coups, et trouvait une faille dans la défense de son double. Cependant le vrai Camden en avait profité pour lui asséner un coup de dague sur la cuisse qu'elle n'avait pût parer a temps. Si le jeune homme n'avait pas été aussi agile, la fille d'Ares aurait contrecarré son coup. Il se reculait en la regardant droit dans les yeux tandis que son illusion avait disparut. Il lui laissait le temps de se reprendre.

- Tu veux vraiment compter en point? Alors soit. 1 a 1.

Quelques personnes s'étaient regroupé pas très loin pour assister a ce combat mais le demi-dieu n'y prêtait pas attention. Les choses n'étaient pas terminé, il savait qu'Aurora avait encore des atouts dans sa manches. Il lui fallait alors rester concentrer a l'extrême.

out ~~for~~ this

une pierre , un regard , un combat !

[b]- 1 a 0? Et alors? Tout ce qui compte c'est l'issu de ce combat et rien d'autre. Et puis je te ferai remarquer que tu as fait quelques erreurs. Tu ne penses pas vraiment à ta garde. Je ne sais pas ce qui te trotte dans la tête mais tu cours à ta perte. Maintenant finis de jouer.

S’il savait … En fait, je n’avais que cette simple envie de me battre, qui d’ordinaire m’habitait, non, en plus de cela j’avais un besoin irrépressible de me faire mal dans un combat. J’avais besoin de ressentir autre chose que la peine et la colère que je ressentais à l’encontre de ma famille humaine qui avait décidé de m’abandonner à mon sors. Les choses allaient changées, tous le sentait en eux, cette vibration que les combats allaient nous happer de plein fouet ou qu’une sombre menace allait s’abattre sur nous comme les fléaux sur les grands rois égyptiens au temps de moïse. Et moi, dans tout ce fatras de ressentis, je commençais sérieusement à me sentir de trop. Je connaissais ma valeur et ma place mais je commençais à envier ceux qui n’avait pas besoin de se soucier un entrainement particulier et une attention encore plus particulière au reste des personnes qui nous ressemblent. Bref, j’étais désorientée et complètement perdu dans ce tourbillon aléatoire de sentiment divers et variés. Je fixais le beau blond à peine plus âgé que ma petite personne d’un regard d’acier dénué de conscience. En cet instant, on pouvait lire en moi la confiance en mon être qui s’effritait pour laisser place à un tumulte de complications et une guerre entre rage et peine absolue qui me dérouillait de l’intérieur. J’avais mal, tellement mal. Je ne vis d’ailleurs pas arrivé le coup qu’il allait m’asséner. Son sourire qui s’effaçait, son bras qui s’abattait vers le sol et sa concentration qui lentement mais surement imprégnait son être et son visage. Puis une étrange sensation s’empara de mon être, ramenant mon esprit égaré à sa place, un voile m’empêchait de voir, de prendre conscience de ce qui allait m’arriver. Et le coup partit. Je compris pas réellement ce qui se passait autour de moi, privée de mon sens de la vision. Quand tout à coup je vis un Camden plus vrai que nature arrivait sur moi comme un faucon sur sa proie. J’esquivais avec difficulté tant j’étais désorientée. C’était d’ailleurs la première fois depuis un certain temps que je me trouvais en pareille difficulté. Je cherchais une solution pour me sortir de se pétrin quand tout à coup la lame d’une des dagues du bellâtre entailla la cher de ma cuisse. Une hésitation de ma part lui avait suffi pour ébranler un peu plus le masque de confiance en moi. Il se recula tranquillement, certainement fier de lui, pour me laisser le temps de me reprendre en main mais j’étais hébétée. Je ne comprenais pas. Je baissais les yeux sur ma cuisse qui affichait une estafilade assez longue et fine, mais assez profonde pour que du sang perle à la commissure des lèvres de la plaie et coule le long de mon membre inférieur. J’étais obnubilée par la trainée rougeâtre apparente sur ma peau. Lentement je remontais mes iris azur sur le blonde, des larmes pleins les yeux et mouillant la peau de pêche de mes joues. Je ne pleurais jamais d’ordinaire, pourtant je ne pouvais m’en empêcher là. C’était plus fort que moi. J’avais honte de ces perles d’eaux salée. J’avais honte de cette faiblesse que j’arborais.

- Tu veux vraiment compter en point? Alors soit. 1 a 1.

Je fronçais les sourcils vexée au possible et encore plus honteuse. Je pris alors conscience de l’humiliation que je subissais en cet instant lorsque j’aperçus les gens qui s’agglutinaient autour de nous afin d’épier ce combat. Je reculais de quelque pas en bougeant la tête en signe négatif. Je refusais ça. Je refusais d’être affichée de cette façon. J’étais plus fragile que jamais en cet instant. M’achever ? Une réelle possibilité à ce moment. Presque du tout cuit. Je baissais les yeux sur ma blessure et la contemplais quelques secondes. Puis je remontais à nouveau mon regard dénué de conscience, seulement ampli d’une rage noire et d’une profondeur insondable. J’inspirais profondément, les larmes toujours coulantes. Je replaçais les longs poignards en faux le long de mes avant-bras et laissais la haine envahir la moindre parcelle de mon être, noircissant mon cœur et mon âme. Je fermais les yeux un instant et lorsque je les ouvris, j’étais une énième personne. J’arborais la facette la plus noire de ma personnalité : la faucheuse d’âme sans nom qui se terrait au fond de mon être, la digne fille du dieu Arès, roi de la guerre et du désespoir. Je me jetais alors sur le jeune homme comme une louve affamée ou un jaguar en pleine chasse. Je lui assénais un coup de coupe en faux d’une violence extrême dans les côtes ce qui le déstabilisa suffisamment pour que la lame effilée de mon arme entre en contact avec la chair de ses côtes que j’avais précédemment tenté d’amocher. Cependant, même si mon coup était violent, j’avais fait en sorte, inconsciemment, de ne pas enfoncer profondément ma lame dans sa peau. Sa blessure le handicaperait à coup sûr, mais ne serait pas mortelle. Je ne le laissais pas reprendre contenance et avec une fougue délirante je l’attaquais à nouveau. J’étais téméraire au possible, me mettais en danger un peu plus à chaque coup, seulement guidée par une envie l’envie furibonde de le battre. Mais au fond de moi, je le savais, je le sentais, je le présageais, il allait me défaire, me battre et m’achever. Mais mon esprit de combattante avait repris le dessus espérant que je me trompais. Je l’attaquais donc, une fois encore, et visait cette fois ses appuis inférieur mais il m’esquiva avec une agilité surprenante. Je fus choquée quelques centièmes de seconde et me mis à distance de ses coups dans une position défensive digne qu’un animal sauvage. En fait, sauvage était le qualificatif qui m’allait le mieux car effectivement, je me battais avec toute la hargne d’un animal dans son état naturel, mais un animal blessé, cherchant uniquement à se défendre.

-Tu veux m’humilier vas-y ! Tu n’attends que ça !! De toute façon je ne peux pas tombée plus bas aujourd’hui … Alors ne te fais pas prier Camden, achève moi. T’es déjà bien lancé !

[i]Sous ces airs d’encouragement à me mettre plus bas que terre, on pouvait sentir ma défaillance, la fragilité que j’essayais de cacher. J’avais cherché ce combat , l’avais voulu mais même si j’y mettais tout mon esprit et toute la volonté dont j’étais capable mon cœur souffrant cherchait à se dérober. Ce n’étais cependant pas dans ma nature d’abandonner.[i]

© Tumblr

Une pierre, un regards, un combat

L'air devenait de plus en plus palpable a mesure que le combat suivait son cours dans une danse sauvage interprété par les deux combattants qui ne voulaient absolument pas perdre mais Camden sentait facilement dans les coups de son adversaire qu'il n'allait pas bien. Il le savait. Il avait la possibilité de gagner ce combat. Peut-être le seul combat contre Aurora qu'il gagnerait toute sa vie. Elle l'avait blessé comme il l'avait fait aussi. C'était bientôt la fin, il le savait. La jeune femme en face de lui était humiliée, a bout de nerfs. Pas besoin de lire dans les pensées pour le savoir. Elle l'avait exprimé toute seule.

Camden avait été pris de cours maintenant, il ne savait plus si il lui fallait continuer le combat et gagner ou tout abandonner en mettant sa volonté de gagner de côté. Un choix dur mais nécessaire. Cependant le demi-dieu n'était pas prêt d'abandonner. Non il ne pouvait abandonner après tout ce temps passer a essayer de la vaincre. Ils avaient cherchés le combat. Ils s'étaient donnés corps et âmes. Son choix était fait. Il n'allait pas abandonner le combat.

- Arrête de faire la fille malheureuse et ne me prends pas par les sentiments. Tu sais? J'ai failli abandonner ce combat et partir mais j'ai attendu tellement longtemps de pouvoir te battre que je ne peux laisser une occasion pareil m'échapper.

Sans se faire prier d'avantage, le jeune homme oubliait la douleur qui le parcourait dans tout son corps et usait de ses dernières forces pour cet assaut qui sera le dernier et concluerait la fin du combat. Peu avant d'arriver sur la fille d'Ares, Camden faisait apparaître tout autour d'elle une sorte de cage en béton qui bien sur n'était qu'une illusion mais elle ne pouvait pas voir ce qu'il se passait a l'extérieur et les autres personnes ne pouvaient pas voir ce qu'il se passait a l'intérieur. Camden contournait la combattante sans qu'elle ne le voit arriver, crochetait ses pieds, posait une main sur sa gorge et la plaquait au sol dans un bruit sourd et positionnait son épée contre sa gorge.

- 3 a 2, fin du combat.

Le jeune homme la regardait droit dans les yeux avec une satisfaction immense. Il avait gagné. Il l'avait fait! Mais il avait perdu tellement de force qu'il ne s'était pas rendu compte qu'il était rentré en contact physique avec elle du a sa main sur sa gorge. Camden presque a bout de force n'avait pas pût maîtriser son pouvoir et avait accéder aux pensées d'Aurora. Sa famille qui l'avait abandonné, sa rage, sa colère, sa tristesse... Il comprenait tout maintenant. Il se séparait d'elle et roulait sur le dos a côté, son illusion toujours en place. Sa vue se brouillait, son énergie presque épuisé. Il balbutiait :

- Je comprends pourquoi tu étais comme ça dans le combat. Pourquoi tu avais cette rage presque sauvage. Ta famille hein... Je suis désolé pour toi. Ce n'est pas de la pitié je te rassure. Tu es ma rivale mais je sais reconnaître la valeur des personnes même quand j'ai des différent avec eux. Cette fois-ci j'ai gagné mais je ne sais pas si la prochaine fois je gagnerai.

Camden regardait le plafond de son illusion qui s'évanouissait petit a petit, très lentement. Une pierre dans la main, il la faisait tourner grâce a ses doigts.

- Tu sais, je pense que nous devrions mettre notre rivalité de côté. Faisons la fête, trouvons un coin tranquille, procurons-nous du vin chez les fils de Dyonisos et buvons jusqu'a ne plus tenir debout et oublier tout nos soucis. Une soir, une fois. Avant de reprendre notre routine habituelle.

Camden n'aimait pas le malheur, il était triste pour certaines raisons et Aurora de même. Il voulait oublier les tracas du quotidiens avec elle. Il voulait l'aider, une fois.

out ~~for~~ this

une pierre , un regard , un combat !

- 3 a 2, fin du combat.

Le contacte de sa peau avec la mienne fit déferlé une longue décharge électrique dans mes tous les nerfs de mon corps endoloris et meurtris. Je le regardais fixement d’un regard totalement vide. Lui me regardait avec une fierté inouïe. Il pouvait l’être, il en avait tout à fait le droit. Mais en cet instant je me recroquevillais profondément en moi, vers cet endroit que nous possédons tous au fin fond de nos cœurs et qui nous aident à supporter la douleur d’une humiliation. J’avais besoin de reconstruire ce moi qui m’avait fait défaut aujourd’hui, de retrouver la battante qui se cachait dans les tréfonds de mon âme. De refaire surface en somme. Je détournais le regard vers un point lointain sur la gauche de mon champ de vision mais je sentis le poids de Camden disparaitre de sur moi et avec, le contacte de nos peaux l’un contre l’autre. Je ne bougeais pas. J’étais inerte, seuls les mouvements de ma cage thoracique trahissaient le fait que mon cœur battait. Je ne pleurais plus, en fait, j’étais comme déconnectée. Il avait réussi à me mettre à terre et cela m’affectait douloureusement. Puis j’entendis les mots du jeune homme.

- Je comprends pourquoi tu étais comme ça dans le combat. Pourquoi tu avais cette rage presque sauvage. Ta famille hein... Je suis désolé pour toi. Ce n'est pas de la pitié je te rassure. Tu es ma rivale mais je sais reconnaître la valeur des personnes même quand j'ai des différents avec eux. Cette fois-ci j'ai gagné mais je ne sais pas si la prochaine fois je gagnerai.

Chacun des mots qu’il prononçait frappaient mon esprit comme un marteau sur une enclume, raisonnants en moi en écho, avec violence, jusqu’à me ramener au moment présent. J’inspirais bruyamment une goulée d’air, gonflant subitement mes poumons à leur maximum, tout en retenant la vague déferlante de douleur qui menaçait mes veines. Je fermais les yeux pour me contenir, pour ne pas perdre à nouveau la face car ce serait une humiliation de plus que je ne supporterais pas. Je restais comme ça, calme et livide de fatigue. Cam’ était à côté de moi, sur le dos, je sentais la chaleur de son corps qui émanait vers moi. Je tendis l’oreille attendant la suite, car je le sentais, il y avait une suite à ses dires. Je perçus tout à bord un silence autour de nous, seulement entrecoupé des bruits familiers des lames qui s’entrechoquent entre elles. Puis j’entendis les sons, les mots, les phrases qui sortaient d’entre ses lèvres. Les voilà, enfin.

-Tu sais, je pense que nous devrions mettre notre rivalité de côté. Faisons la fête, trouvons un coin tranquille, procurons-nous du vin chez les fils de Dionysos et buvons jusqu'à ne plus tenir debout et oublier tous nos soucis. Un soir, une fois. Avant de reprendre notre routine habituelle.

Il quémandait une trêve par pitié. Il avait pitié de moi c’était ça. Je lâchais l’air que je gardais bloqué dans mes poumons dans un souffle imperceptible qui passait entre mes lèvres entrouvertes puis tournais mon regard et mon visage vers le fils d’Hermès. Je l’observais silencieuse, toujours un peu absente de moi-même. Je regardais la fatigue qui se peignait sur ses traits. Nous étions tous deux épuisés. C’était toujours comme ça pour ma part, je finissais toujours sur les rotules après un combat. Mais aujourd’hui j’étais achevée moralement et physiquement. La balafre sur ma cuisse avait cessé de saigner mais tiraillait mes nerfs. Et mon cœur amoché ne m’aidait pas à outre passer cette douleur, bien au contraire. Je me détournais du bellâtre et regardais le ciel parsemé de nuages cotonneux. Encore une fois, je fermais les yeux pour retenir de nouvelles larmes naissantes. J’étais complètement vidée. Sans rien dire je me relevais avec douceur afin d’éviter d’avoir un peu plus mal. Je laissais tomber les armes que je serrai toujours dans mes poings sur le sol sans y faire attention, une première pour moi, puis lâchais enfin quelques paroles.

-Je n’ai pas besoin de ta pitié. Tu as ce que tu désirais le plus depuis que tu me connais. Fou moi la paix !

Je voulais tout sauf qu’il me foute la paix. J’aimais cette relation un peu discordante basée sur une rivalité qui, au fond, n’aurait jamais dû exister. Après tout nous étions censés être tous égaux grâce aux enseignements du camp. Je l’aimais bien au fond, il avait quelque chose qui n’était pas désagréable, peut-être était-ce se penchant à vouloir sans cesse s’améliorer qui faisait ça, du moins j’avais cette impression. Je ne lui jetais pas un regard, un mot ou un geste de plus, ramassait avec difficulté les dagues au sol et partais les ranger à leurs place d’origine dans l’armurerie. Je boitais de la jambe qui était blessée mais c’était les risques du métier et je me fichais d’apparaitre comme une estropiée. C’était ce que j’étais de toute façon, une estropiée physique, mentale et sentimentale. J’essuyais du dos de ma main une larme que je retenais depuis trop longtemps. Arrivée là où je voulais être, je déposais les deux lames dans leur coffret spécifique et passait mon arc en travers de mes épaules tout comme mon carquois. Je sortis de l’entrepôt d’arme, jetais un regard au héros du jour et entrepris de traverser le camp et la foule qui m’observait choquée de ma défaite.

-Ça arrive au meilleur d’entre nous...

J’avais sifflé ses mots pour moi-même en regardant droit devant moi comme s’ils n’existaient pas. J’étais amère, blessée et humiliée mais je gardais la tête haute. Ils pouvaient bien être choqué, je n’étais pas en état d’y réfléchir pour l’instant. Je finis ma course en clopinant sur le sable du rebord du lac où je me laissais choir à l’abri des regards. Là, je retirais le cadeau de mon père de mes épaules et le posais à mes côtés. Je ramenais alors mes genoux contre mon buste et posais mon front dessus en fermant les yeux. Je détestais perdre mais ce que je détestais encore plus c’est qu’il sache, qu’il sache que j’étais orpheline depuis aujourd’hui, qu’il soit au courant du rejet de ma mère. Je ne savais pas comment il avait su mais il savait et cela faisait saigner mon cœur un peu plus. C’était une faiblesse de plus qu’il pourrait utiliser contre moi. Je me laissais alors aller aux larmes en agrippant de mes bras mes jambes.

© Tumblr

Une pierre, un regards, un combat

Son adversaire qu'il avait défait en usant de toute ses ressources intérieures tant bien physiques que mentales était parti du camp pour aller se poser près du lac, recroquevillé sur lui même. Camden n'avait pas répliqué lorsqu'Aurora lui avait ordonné de lui foutre la paix et qu'elle n'avait pas besoin de sa pitié. Mais que pouvait-il dire d'autre? Le jeune homme savait au fond de lui que ce n'était pas de la pitié qu'il ressentait pour elle. Non. C'était quelque chose d'autre de bien plus étrange. Il était attiré vers elle. Elle lui plaisait en depi de leur différent sur le combat. C'était peut-être ça qui l'attirait vers cette femme. Ce différent. Et puis Camden aimait les femmes, les séduire, aimait qu'elles tombent dans ses bras. Il allait essayer avec Aurora aussi. Il venait tout juste d'en prendre conscience et pourtant inconsciemment il lui avait proposer cette sorte "d'after" pour passer a l'action si on pouvait dire cela comme ça.

- Aurora attends!

Le jeune homme n'en avait que faire de tout les spectateurs qui regardaient depuis un moment, stupéfait par l'issue du combat qui semblait écris a l'avance. Aurora allait gagner. Il se rapprochait doucement dans le dos de la jeune femme face au lac, respirait lentement, souffrant de ses blessures. La vue était magnifique, le soleil continuait son ascension dans le ciel tandis qu'il n'était pas encore midi. Le demi-dieu s'asseyait a côté d'elle mais ne la regardait pas. Toujours la pierre dans sa main, Camden la lançait avec le peu de force qui lui restait pour faire des ricochet sur l'eau sans succès.

- Ce n'est pas de la pitié que j'ai pour toi. C'est tout autre chose. Mais d'abord.. Je voulais m'excuser d'avoir lu dans tes pensées à la fin du combat. C'était totalement involontaire. Je détiens ce pouvoir depuis peu de temps, je ne le maîtrise pas encore très bien.

Le jeune homme était réellement sincère dans ce qu'il lui disait. Ce n'était pas un homme sans cœur qui n'en avait rien à faire des femmes. Il était peut-être séducteur un peu trop sur les bords mais il avait quand même un cœur. Il lui tendait la main, lui effleurant les cheveux et les jambes.

- Prends ma main et regarde le lac.

Il voulait lui faire oublier cette défaite, oublier pendant un moment que sa famille l'avait abandonné. Il venait de créer grâce à son pouvoir toute sorte de forme colorée, des bulles par centaines se mouvant sur le lac et au milieu il avait créé un double d'Aurora qui se battait contre des ennemis invisibles. Cette "Aurora" bougeait comme une lionne, se battait avec hargne et honneur.

- N'oublies pas qui tu es Aurora. Une combattante hors pair.

out ~~for~~ this

une pierre , un regard , un combat !

Prostrée, le front contre mes genoux, les bras enserrant le reste de mes jambes, je me laissais aller. Ce n’était pas une fin en soi de perdre un combat, ni une honte insoutenable, mais je craignais de décevoir mon père qui avait eu la décence de me reconnaitre à la naissance alors que tant d’autres demi-dieux n’en avaient pas eu l’honneur. Camden m’avait hélé lorsque j’avais pris la fuite mais je n’avais pas réagi, préférant aller me mettre à l’écart pour digérer cette défaite. Je ressentis la présence de mon adversaire dans mon dos, avançant lentement et d’un pas moins léger que d’habitude. Certainement la fatigue. Il vint choir à son tour près de moi mais je ne relevais pas la tête pour lui jeter un regard ou quoique ce soit d’autre. Je l’ignorais en fait. Je tentais de me recentrer sur moi, de comprendre pourquoi. Pourquoi avais-je perdu aussi facilement. La réponse vint rapidement, ma témérité m’avait perdue. Il fallait que je travaille là-dessus mais j’étais comme ça depuis toujours. J’étais une sorte de handicapée de la peur. Rien ne me faisait réellement peur et encore moins un combat où l’issue pouvait être mortelle. La mort était pour moi une des nombreuses choses qui faisait de la vie ce qu’elle était, à savoir un processus passionnant. J’entendis une pierre tomber mollement à travers la surface translucide de l’eau et je relevais la tête lentement sur mes genoux, appuyant maintenant mon menton tout contre. Mon regard couleur de saphir balayait le lac avec une étincelle nouvelle. J’étais là, je revenais d’où je m’étais enterrée au fond de mon cœur. J’entendis le jeune homme prendre une goulée d’air et se lançait avec toute la franchise dont il était capable.

- Ce n'est pas de la pitié que j'ai pour toi. C'est tout autre chose. Mais d'abord... Je voulais m'excuser d'avoir lu dans tes pensées à la fin du combat. C'était totalement involontaire. Je détiens ce pouvoir depuis peu de temps, je ne le maîtrise pas encore très bien.

Lorsqu’il prononça les mots « Autre » et « Chose », je déviais mon regard sur lui comme piquée au vif par cette expression pleine de sous-entendus. Je l’observais quelques instants, attentive à ses traits, à son regard. Il avait l’air tellement sincère en cet instant que je finis par détourner le regard, un peu mal à l’aise. Je n’aimais pas que ma peine soit la cause de celle des gens, l’infliger m’était égal. J’écoutais attentivement chacun de ses mots. Alors comme ça il pouvait lire les pensées des autres et donc, par conséquent, lire dans le cœur des gens d’un simple geste de toucher. C’était effrayant. Un long frisson parcourut ma peau. Pour vu qu’il n’est pas lu la solitude que je cachais au fond, non, il n’avait dû ressentir que la colère et la tristesse que j’éprouvais à l’égard de ma lâche de mère.

-La rumeur disait vrai alors …

J’avais lâché ça d’un ton à peine monocorde, surtout empreint d’un étrange soupçon de crainte. Ca le rendait plus dangereux à mes yeux maintenant qu’avant. J’étais du genre à dissimuler pas mal de secret notamment lorsque cela concerne le cœur, hors lui pouvait, du moins en semblait capable, lire dans l’esprit ce qui faisait de lui un danger pour mes secrets. Il me l’avait déjà confirmé en apprenant l’abandon de ma mère grâce à un simple contacte de peau contre peau. Je me perdais petit à petit dans le fil tortueux de mes pensées. Je sentis à peine ses doigts effleurer les longues mèches rosées de mes cheveux et la peau douce mais maculée de poussière et de sang de mes jambes. Ma peau eut une réaction que jamais je n’aurais soupçonné à ce contacte. J’eus un long frisson qui parcourut tous les nerfs qui courraient sous le tracer de la route de ses doigts. Je fis mine que cela ne me faisait rien. Sa réputation le précédait au galop et je ne voulais pas être une énième tête sur son tableau de chasse même si dans d’autres circonstances je me serais volontiers laisser séduire tant il était beau garçon. Si je n’avais pas su que c’était un fils d’Hermès, j’aurais assurément cru que son géniteur était Apollon.

-Prends ma main et regarde le lac.

Il m’intimait de lui saisir les doigts mais j’eus un mouvement de recul léger, craintive. J’avais peur qu’il ne s’engouffre plus profondément dans les méandres labyrinthiques de mon esprit. En même temps j’avais rivé mes yeux bleus sur lui avec un regard transperçant, cherchant à comprendre ce qu’il cherchait. Je regardais un coup sa main tendue, un coup son visage et ainsi de suite jusqu’à ce que, timidement, j’enserre ses doigts dans les miens et que je bascule toute entière dans l’illusion qu’il créait par pure gentillesse. Le lac s’était recouvert d’une multitude de couleur flamboyante et chatoyante. Des bulles, par centaines, voletaient au gré du vent imaginaire autour d’un moi déchainé. Je fus de suite absorbée par la gestuelle de cette fille aux cheveux roses. Animale mais gracieuse, déterminée et acharnée, elle semblait dansé un ballet que seule elle pouvait exécuter. Elle assénait des coups puissants, faisait des parades superbes et je ne parlais même pas des feintes qu’elle accomplissait. Elle m’impressionnait, je me disais même que je n’aimerais pas me battre contre elle. Mais ce elle, c’était moi vu par les yeux et l’esprit sur beau jeune homme à qui je tenais la main en cet instant. Je n’en revenais pas.

- N'oublies pas qui tu es Aurora. Une combattante hors pair.

Je rompais l’illusion d’un coup, revenant à la réalité brusquement. J’ancrais mon regard au sien. De la joie, de la stupéfaction, de l’incompréhension se mêlaient sur mon visage mais surtout une expression de gratitude. Il n’avait pas forcément le besoin de me remonter le moral surtout lorsqu’on sait que dès que nous le pouvons, nous nous battons. Pourtant il le faisait et, semblait-il, de bon cœur. Je lui souriais alors timidement. Je n’étais pas beaucoup habituée à ce genre de chose. Hormis mes frères et sœurs peu de gens avaient, ne serait-ce qu’un soupçon, de sympathie pour moi. Il y en avait mais ils étaient plutôt rares. Cela me réchauffait le cœur que lui, mon rival, en soit capable.

-Merci… Merci de me remonter le moral. Tu n’en étais pas obliger, surtout à cause de la façon dont je te traite. Tu sais, je ne suis ni un mauvais bougre, ni une méchante fille… bien au contraire. Il est vrai que je suis plutôt intraitable et fougueuse sur le camp d’entrainement mais ce n’est qu’une partie de moi. Vous êtes rares à essayer de voir la partie immergée de l’iceberg. Mais je peux comprendre … qui voudrait connaître une fille d’Arès !?

J’avais délaissé ses yeux pour me focaliser à l’horizon. Je lui laissais la possibilité de s’engouffrer dans une brèche de mon masque afin de pouvoir voir derrière la personne que j’étais. Maintenant allait il saisir sa chance ou non ? Je ne le savais pas, mais je prenais le risque. J’inspirais doucement et profondément, profitant d’une petite brise rafraichissante qui venait de se lever. Elle faisait un bien fou et durant quelques instants je fermais les yeux pour en profiter.

© Tumblr

Une pierre, un regards, un combat

Camden dans son but relevant presque de la folie et de la nécessité n'avait pas vraiment cherché à connaître la jeune femme qu'il avait tant combattu. Pour lui, Aurora ne représentait qu'une guerrière froide au regards de glace qui ne prêtait attention qu'à elle-même et à rien d'autre. Elle le savait. La combattante savait que le jeune homme et presque toutes les autres personnes du camp pensaient cela d'elle. Elle venait de lui en faire part. Elle se dévoilait, révélait une faille dans le mur entourant son cœur qui la protégeait en quelque sorte. Camden en était touché de savoir que sa plus grande rivale avait un cœur finalement ce qui la rendait tout à fait spéciale à ses yeux. C'était très bizarre pour le jeune homme de penser ça. Il détournait le regards en même temps qu'elle, quelque peu gêné et posait ses yeux sur les environs, admirant l'eau calme, les nuages qui passaient, les arbres...

- Je t'avouerai qu'au début je pensait que tu n'étais qu'une garce sans cœur même si j'avais plaisir à me battre contre toi. Maintenant tout à changé enfin je le crois. Lors de notre combat, j'ai ressentit les sentiments que tu portait dans tes coups avant même de pouvoir lire dans tes pensées. J'ai compris que quelque chose n'allait pas mais je ne pouvait pas me désister. Je suis borné après tout!

Camden rigolait tout seul à la fin lorsqu'il lui "révélait" un de ses défauts mais il voulait la mettre plus à l'aise en se critiquant lui-même. Il avait espoir qu'elle accepte de passer une soirée avec lui. Rien que tout les deux. Si jamais cela devait arriver, il ne saurait pas comment ça se passerait. Iraient-ils jusqu'à se dévoiler totalement? Il n'en savait rien. Mais pour l'instant il se concentrait sur le présent. Recouvert de poussière et de quelques tâches de sang et même épuisé, le jeune homme se rapprochait de la guerrière, passait une mains dans ses cheveux roses pour dégager son oreille, rapprochait ses lèvres pour lui chuchoter :

- Que tu soit la fille d'Ares ne change rien. Tu aurait pût être issue d'une tout autre parenté que cette situation serait pareil. Je veux te connaître Aurora. Je veux savoir ce qu'il se cache derrière cette guerrière si douée. Je veux voir l'être sensible que tu semble être d'après tes propos. Je t'ecouterait, passerait du temps avec toi. C'est d'ailleurs pour cela que je t'ai proposé cette soirée. On pourrait parler. Mais si les mots sont trop dur pour toi à sortir alors je pourrai utiliser mon pouvoir avec ton accord.

Le demi-dieu s'éloignait d'elle pour la regarder dans les yeux tout en lui tendant sa main ouverte vers le ciel. C'était à la fois une invitation pour la soirée mais aussi pour lui montrer qu'il ne lirait pas dans ses pensées à son insu et qu'elle devrait poser sa main sur la sienne pour qu'il puisse découvrir ce qu'elle est au plus profond d'elle-même sans aucune barrière.

- Je ne suis pas quelqu'un de foncièrement mauvais. Il est vrai que je peux paraître narcissique, ne pensant qu'à moi, à faire chier les gens mais j'ai un cœur tout comme toi. Notre rivalité m'est nécessaire pour m'améliorer, pour m'encourager à dépasser mes limites et devenir assez fort pour protéger les gens que j'aime.

Après ce petit discours, Camden tournait la tête pour ne pas affronter son regards de peur de voir sa réaction. Lui qui était toujours sûr de ce qu'il faisait ou affrontait, se retrouvait dans une situation qui le pris de court et projetait son regards sur l'eau calme tout en profitant de la douce brise qui s'était levée.

out ~~for~~ this

une pierre , un regard , un combat !

>> Listen <<

- Je t'avouerai qu'au début je pensais que tu n'étais qu'une garce sans cœur même si j'avais plaisir à me battre contre toi. Maintenant tout à changer enfin je le crois. Lors de notre combat, j'ai ressenti les sentiments que tu portais dans tes coups avant même de pouvoir lire dans tes pensées. J'ai compris que quelque chose n'allait pas mais je ne pouvais pas me désister. Je suis borné après tout!

J’écoutais chaque syllabe, chaque son que prononçait le jeune homme à peine plus âgé que moi. Je voyais qu’il cherchait à me ramener un peu plus auprès de lui, que je prenne mes aises avec plus de facilité. Je n’étais pas si indifférente au monde qui m’entourait bien au contraire. Je vivais pour eux pas pour moi. Si je travaillais si dur c’était pour les protéger du mieux que je pourrais le jour venu pas pour le mérite d’être la meilleure. Je n’en avais que faire. Certes j’aimais me battre comme jamais mais j’aimais surtout l’idée qu’un jour je serais utile. Donner ma vie pour la leur ? J’y étais prête et personne n’aurait à me le demander je le ferais de mon plein gré. Bref. Je fondais mon regard d’acier sur son être et l’observais, muette et attentive. Il semblait n’être concentré que sur l’instant, là, que nous vivions. Je détournais doucement le regard et je me perdais au loin dans la contemplation de la surface du lac qui semblait plutôt calme. Doucement je sentis les doigts doux du jeune homme repoussait mes cheveux afin de dégager mon oreille puis approcher ses lèvres à quelques centimètres de celle-ci. Je sentis ensuite son souffle chaud sur ma peau tandis qu’il me chuchotait ces quelques mots :

- Que tu sois la fille d'Ares ne change rien. Tu aurais pût être issue d'une tout autre parenté que cette situation serait pareil. Je veux te connaître Aurora. Je veux savoir ce qu'il se cache derrière cette guerrière si douée. Je veux voir l'être sensible que tu sembles être d'après tes propos. Je t'écouterais, passerais du temps avec toi. C'est d'ailleurs pour cela que je t'ai proposé cette soirée. On pourrait parler. Mais si les mots sont trop durs pour toi à sortir alors je pourrai utiliser mon pouvoir avec ton accord.

Doucement, avec une lenteur extrême, mon cerveau captait les dires de Camden. Je passais d’un sentiment de choc, à l’incrédulité puis à tout autre chose. Bizarrement ça me faisait plaisir qu’il émette ce genre de souhait mais d’un autre côté j’étais morte de trouille. De ma vie, je ne m’étais jamais réellement confié sur qui j’étais réellement. Certes mes frères et sœurs en avait une légère idée mais il y avait tant de secret de mon passé que je ne voulais pas dévoiler comme par exemple le fait qui m’a amené à arriver au camp c’est que j’ai failli tuer quelqu’un. Bref, il s’était reculé et avait planté son regard dans le mien qui s’était greffé au sien d’une façon que je ne contrôlais pas. Je le détaillais quelques instants. Il avait de grands yeux noisette et pleins de malice, une mâchoire volontaire. Il était séduisant mais je n’étais pas son genre, j’en avais la certitude, du moins c’est ce que je crois. Je vis qu’il me tendait la main et pendant un long moment je la fixais d’un regard quelque peu suspicieux puis je remontais celui-ci sur le visage de Cam’ et y vit qu’il ne cherchait pas à m’effrayait, pas du tout même.

- D’accord …
- Je ne suis pas quelqu'un de foncièrement mauvais. Il est vrai que je peux paraître narcissique, ne pensant qu'à moi, à faire chier les gens mais j'ai un cœur tout comme toi. Notre rivalité m'est nécessaire pour m'améliorer, pour m'encourager à dépasser mes limites et devenir assez fort pour protéger les gens que j'aime.

Là-dessus je le vis qui détournait le regard, il avait peur de mon jugement, je le voyais bien. Je ne voulais pas qu’il ait peur de cela, je ne le jugeais pas, au contraire ! J’étais comme lui, tout ce qui m’importait c’était ce camp, ces gens ici, mes demi-frères et sœurs, qu’ils soient tous heureux même au détriment de mon propre bonheur, qu’ils soient à l’abri de tout danger… Seuls leurs bien-être m’importaient. C’était comme ça, c’est tout. Ça avait toujours était dans ma nature d’être gentille, à l’écoute des autres et de tout faire pour qu’ils aillent bien même s’il y avait le revers de la médaille. J’étais comme ça, comme une pièce, face j’étais un amour, pile j’étais la guerrière sanguinaire qui n’avait peur de rien. Je continuais de le regarder et d’un calme absolu je glissais mes doigts fins entre ceux du jeune homme et lui souris avec une douceur infinie.

-Je le sais que tu n’es pas méchant sinon nous ne serions pas là, toi essayant de me mettre à l’aise et moi hésitante. A moi aussi elle m’est nécessaire… Alors vas-y, n’est crainte d’utiliser ton don. N’ai crainte de découvrir la personne que je suis. Fais le avant que je ne change d’avis …. J’ai … peur…

En cet instant j’étais effrayé à l’idée qu’il puisse me faire souffrir en découvrant la personne que j’étais, la dualité de ma personnalité. Je le regardais d’un regard doux mais effrayer. Sur le terrain de combat j’étais sans peur mais dès l’instant où cela mettait en danger ma carapace je mourrais de peur. Pourtant, je l’intimais de le faire, de la briser, de voir au-delà. Je le voulais et ne le voulais pas à la fois. Mais il le fallait. Il fallait qu’il sache que je n’étais pas cet être sans cœur et dénuer de sentiment que je laissais paraître. Je voulais qu’il voie que j’étais capable d’amour fraternel, de sentiment d’amitié et capable de ressentir. Je voulais qu’il sache. En fait, c’était un besoin. Depuis des jours je n’avais montré à personne que cela me pesait de paraitre froide et seule, alors j’avais besoin de m’ouvrir à quelqu’un. Lui. Bref, je regardais nos mains entrelacées attendant que cela se passe.

» AURORA S. MORGAN
» QCM Anciens ♆ Aurora S. Morgan
» AURORA ♆ la vérité engendre la haine. .
» AURORA ♆ la vérité engendre la haine. .
» Un cours particulier ♦ Mathis & Aurora ♦

Une pierre, un regards, un combat [Pv : Aurora S. Morgan]

Une pierre, un regards, un combat [Pv : Aurora S. Morgan]

Sujets similaires

Sujets similaires