jeudi, vers midi”  La jeune femme était étendue dans son lit, les mains sur son ventre.  Les yeux fermés, elle tentait de se concentrer sur sa respiration.  Inspirez, expirez.  Au son de son ipod, elle tentait de plonger dans un état méditatif.  Depuis un certain temps, elle s'était mise à écouter des cd de méditation.  On lui avait conseillé cette technique pour développer une meilleure concentration ainsi qu'une technique de visualisation plus efficace.  Avec son pouvoir de téléportation, elle en avait besoin.  Lorsqu'elle voulait se déplacer vers un autre endroit, elle devait avoir une image claire de ce lieu en tête, sinon elle risquait de se retrouver à un endroit tout autre que celui qu'elle avait en tête au départ.  Elle avait donc décidé de se prendre un petit moment à chaque jour pour méditer et se recentrer.  Détendez vos muscles un à un, faite le vide.  La jeune femme avait bien du mal à faire le vide.  Dans sa tête, les pensées se bousculaient, comme si chacune d’entres elles voulaient avoir plus d’importance que les autres.  Soupirant, Mély gigota avant de trouver une position plus confortable.  Ses muscles le démangeait, elle n’avait qu’une seul envie, se lever et partir s’entraîner à l’arc, ou bien courir autour du lac.  N’importe qu’elle activité où elle pouvait bouger plus qu’à cet instant l’aurait satisfaite.  Malheureusement, elle s’était déjà entraînée son corps ce matin là et l’heure était l’entraînement de son mental.  Résignée, elle se concentra à nouveau sur sa respiration dictant dans sa tête chaque inspiration et expiration.  Peu à peu, les sons ambiants s’atténuaient, ses pensées devenaient moins insistantes jusqu’à ce calmer complètement.  C’était rare pour elle d’obtenir le silence complet dans son esprit, mais lorsqu’elle y arrivait, c’était tout à fait jouissif.  Un moment de calme où plus rien ne pouvait troubler sa quiétude, pas même ses propres pensées.  Prise dans cet état méditatif elle fini même par rêver.  Ce n’était pas un rêve, c’était trop réel pour en être un, trop cohérant.  En fait, c’était plutôt comme une apparition.  Et pas n’importe laquelle, celle qui s’immisçait dans son esprit n’était nul autre que Iris en personne.  Ses grandes ailes arc-en-ciel pliée derrière son dos, les bras chargés de parchemin, elle regardait sa fille d’un air satisfait.  Mély quant à elle se contentait de la regarder.  Comme à chaque fois qu’elle rencontrait sa mère, elle était bouche bée, médusée devant la beauté et la splendeur de la déesse.  Avec sa voix mélodieuse, la déesse lui avait annoncé que dorénavant, elle aurait le don d’avoir des ailes.  Tout simplement.  Sans explication, sans un mot de plus.  « Ma chère Mélyssandre, tu es maintenant digne de porter ses ailes qui sont les miennes. »  Elle lui avait sourit, un sourire chaleureux qui avait réchauffée toute son âme puis, dans une poussière de couleurs elle s’était éclipsée.  Réalisant qu’elle s’était assoupie, la brunette resta un moment sans bouger.  Elle hésitait à savoir si ce qui s’était produit était réel ou si ce n’était que le fruit de son imagination fertile.  Elle avec des ailes, c’était impossible.  Et puis, pourquoi Iris lui aurait-elle fait ce cadeau.  Secouant la tête, elle enleva ses écouteurs qui laissaient encore entendre la voix morne du cd de méditation et s’assit dans son lit.  Les sourcils froncées, elle passa sa main dans son dos tentant de trouver une trace d’ailes quel qu’on que.  Réalisant que cette action était ridicule, elle éclata de rire « franchement Mély…  Ne soit pas sotte » se dit-elle à voix basse.  Haussant les épaules, elle  regarda l’heure, réalisant qu’elle était en retard pour son rendez-vous avec Athènes.  Elle lui avait demandé de la rejoindre autour des bungalows vers 12h et elle avait largement passé se délai.  Sortant de son lit en un bond, elle attrapa son arc et quitta le bungalow en vitesse.  

Une fois dehors, elle chercha son ami des yeux.  Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas passé un moment avec le jeune homme.  Leurs emplois du temps étaient si chargés qu’ils devaient prendre rendez-vous s’ils voulaient avoir une chance de se voir.  De tels rendez-vous manquaient de spontanéité, mais c’était la seule solution si elle ne voulait pas perdre de vue le fils de Dionysos.  Elle avait toujours apprécié ce jeune homme pour son sens de la fête et sa façon simpliste de voir les choses.  Avec lui elle était certaine de s’amuser, mais aussi d’avoir des discussions plus qu’intéressantes.  Voyant que son ami n’était pas au rendez-vous, la jeune femme ralentit le pas, un peu rassurée.  Elle s’adossa au bungalow et croisa les bras.  Elle allait peut-être attendre longtemps alors aussi bien prendre son aise.  Pendant qu’elle attendait Athènes, Mélyssandre eut le temps de replonger dans ses pensées.  Rapidement, son esprit revint sur l’étrange évènement qui s’était produit quelques instants auparavant.  En y repensant, elle était encore sous le choc.  Vu de l'extérieur, elle devait avoir l'air éberluée ou du moins chamboulée.  ”

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jeudi, vers midi”  Le sifflement strident parvint à sortir la jeune femme de ses pensées.  Elle releva la tête, quittant les bribes de rêves qui trottaient dans sa tête, son cerveau mit un temps avant de réaliser d’où provenait le son.  C’était Athènes, qui, d’une démarche claudicante s’avançait vers elle.  Levant la main pour le saluer, elle le regarda des pieds à la tête, observant avec attention les moindres petits détails de sa silhouette pendant qu’il était encore trop loin pour s’en rendre compte.  Un sourire discret se dessina sur ses lèvres roses lorsqu’elle remarqua qu’il marchait avec la démarche caractéristique de ceux qui ne sont pas tout à fait sobre.  Ses pommettes rougies, ses cheveux en bataille et son petit air satisfait suffisaient à confirmer ce qu’elle avait déjà en tête.  Amusée, Mélyssandre se dit qu’il était tôt pour boire ainsi, mais il lui vint aussi en tête que son ami n’était du genre très raisonnable en ce qui concernait l’alcool.  Aucun des fils de Dionysos ne l’étaient d’ailleurs.  Cela faisait partit de leur personnalité, mais c’était aussi pour cela qu’elle s’entendait bien avec le jeune homme.  Avec lui, tout était simple.  Lorsque la vie lui semblait compliquée, il avait toujours la façon de faciliter les choses, que ça soit par des mots ou bien par un petit verre d’alcool bien mérité.  En plus d’être un très bon ami, il l’avait aussi aidé à occuper plusieurs de ses nuits.  Penser à ces nuits en sa compagnie avait toujours tendance à faire remonter une vague d’envie chez la jeune femme.  Elle avait beau essayer de se la cacher, elle continuer de ressentir une certaine attirance avec le jeune homme.  Lorsqu’elle se plongeait au fond de ses beaux yeux bruns, elle voyait leurs nuits torrides remonter en surface, faisant à tout coup rougir ses joues de gêne.  « Coucou ma belle. »  Encore une fois, elle s’était laissée aller à ses pensées et lorsque le jeune homme se retrouva à ses côtés, elle sursauta.  Un sourire sur les lèvres, elle déposa à son tour ses lèvres sur sa joue dans une bise délicate.   « C'est quoi cette mine ? Tu as un vu un minotaure ? En tout cas, ça faisait un bail qu'on ne s'était pas vu. »  Elle se mordilla la lèvre inférieur en l’entendant parler de sa mine.  Hésitant entre lui déballer son rêve ou ne rien dire, elle décida d’éluder la question, préférant y revenir plus tard.  Pour l’instant, elle préférait s’enquérir de son état, gardant pour plus tard les rêves étranges à propos de magie et de déesse ailé.   « Ah ah ah, non t’inquiète, le minotaure n’a toujours pas réussi à percer nos défenses. »  Elle lui tira la langue totalement consciente que ce qu’elle disait n’était que des conneries.  « Oui, ça fait longtemps !  J’avais presque oublié qu’on vit sur le même campement »  Elle afficha une mine faussement surprise qui collait parfaitement avec le ton ironique qu'elle employait si souvent.  « Dit donc toi, tu ne trouve pas qu’il est un peu tôt pour prendre un coup ?! »  Elle faisait allusion à l’air un peu saoul qu’il abordait plus tôt et qui avait d’ailleurs pratiquement disparu.  Elle lui disait ça en toute plaisanterie, sachant pertinemment que quand il s’agissait d’alcool, son ami n’avait pas vraiment de limite.  Il aurait très bien pu lui offrir un verre à l’instant même et elle n’en aurait pas été surprise.          ”

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