♆ La jeune femme tapa sur le cadran qui faisait entendre son cri strident depuis plus d’une minute. Dans le bungalow, des grommèlements se firent entendre, signe que l’alarme en avait alerté plus d’unes. Quelques lits plus loin, on entendit le froissement des draps, quelques jurons à voix basse, puis plus rien, signe que la plaignarde avait décidé de se rendormir. Enfouissant sa tête sous les couvertures, Mélyssandre fut tentée de se laisser border par morphée un peu plus longtemps, mais la petite voix dans sa tête qui lui servait de conscience lui rappela que sa faisait plusieurs jours qu’elle repoussait son entraînement matinal et son corps commençait à lui en montrer les signes. Laissant échapper un bref soupir, elle repoussa ses couvertures en bloc avant de sauter sur ses pieds. Clignant des yeux afin d’habituer sa vue à la noirceur qui régnait dans le bungalow, elle farfouilla sur sa table de lit pour trouver son ipod et une paire d’écouteur. Elle fit tomber un verre d’eau qui alla se fracasser par terre dans un éclat de verre, mouillant au passage le t-shirt de la brunette. Se mordillant la lèvre en entendant le vacarme qu’elle venait de faire, Mély regarda autour d’elle, craignant de réveiller l’une de ses protégées. Autour d’elle, c’était silencieux, elle aurait pu entendre une mouche voler. Soulagée, elle reprit ses recherches jusqu’à ce qu’elle trouve l’objet convoité. Profitant de l’obscurité qui régnait dans la pièce, elle enfila une paire de short de sport ainsi qu’une camisole ajustée. Une fois habillée pour son entraînement, elle attrapa sa paire de souliers et quitta le bungalow sur la pointe des pieds.

Dehors, le soleil n’était pas encore levé. Il ne faisait pas noir, car la lune était encore présente, faisant luire quelques rayons qui éclairaient doucement le camp. Tout était calme, mis à part quelques protecteurs qui erraient ici et là, sur leurs gardes comme à leur habitude. Hochant la tête en guise de bonjour la jeune femme se faisait toute petite. Elle ne tenait pas nécessairement à être repérée par un des demi-dieux. Si elle se levait aussi tôt pour aller courir, ce n’était pas pour rien. D’abord, elle appréciait le spectacle que lui offrait le lever du soleil sur le camp et puis, elle allait courir dans la forêt, ce qui n’était techniquement pas permis. Elle ne souhaitait donc pour le rien du monde se retrouvait avec un jeune oméga fervent d’aventure qui se mettrait dans l’idée de la suivre. Tellement absorbée par son désir de ne pas réveiller personne, la jeune femme réalisa qu’elle avait totalement oublié son arc et son carquois. Levant les yeux au ciel, elle se sermonna mentalement. Elle retourna donc dans le bâtiment en bois pour aller chercher son arme qui, d’habitude ne la quittait jamais. Son petit oubli était signe que ses réflexes se réveillaient habituellement en même temps que le soleil. Néanmoins, elle était mieux de se réveiller un peu, car elle avait beau être confiante, la forêt, c’était parfois synonyme de danger. Se sentant beaucoup mieux avec son arc en bandoulière, elle enfila ses Nike de course puis colla ses écouteurs dans ses oreilles. Faisant défiler les chansons de sa playlist sous ses yeux, elle s’arrêta lorsque les premières notes d’un tango argentin emplirent ses oreilles. Calant son ipod dans poche arrière, elle jeta un dernier coup d’œil avant de s’élancer dans un petit jogging au son de la pulsation de la contrebasse.

Lorsqu’elle arriva à la lisière de la forêt, Mély baissa le volume de son ipod d’un cran. Ici, elle devait être sur ses gardes. La forêt avait beau être protégée, cette protection n’était pas infaillible. Cela c’était déjà vu. Un monstre qui rôde de trop près, et oups, il atterrit dans la forêt, là ou demi-dieux sont à sa portée. Évidement, les protecteurs forts efficaces avait tôt fait de réduire cette créature en poussière, mais tout de même. C’est donc en gardant cette idée en tête que la jeune femme courait, tout les sens en alertes. Peu à peu, ses muscles s’échauffaient, lui permettant de courir plus vite, mais l’aidant aussi à se réveiller. Comme elle, la nature commençait à sortir de son long sommeil. Les oiseaux échauffaient leurs cordes vocales et la lune cédait la place au soleil. En voyant que la forêt commençait à s’animer, Mélyssandre ralentit le pas. Peu à peu, elle rapetissa ses enjambées pour finalement s’arrêter, le souffle court. Les mains posées sur les genoux, elle reprit son souffle, profitant de son arrêt pour observer autour d’elle. À chaque fois qu’elle venait ici, elle s’étonnait de voir que les lieux lui semblaient si peu familiers. C’était comme si, à chaque visite, la forêt s’était remodelée, comme si elle changeait de fois en fois. C’était assez déconcertant de voir que malgré cet aspect, la jeune femme retrouvait son chemin à tout les coups. Jamais elle ne s’était perdue en ses lieux, comme si son instinct la guidait immanquablement vers le camp à chaque fois. La brunette était encore entrain de reprendre son souffle lorsqu’un craquement attira son attention. Retirant son écouteur, elle tendit l’oreille. Il n’y avait pas de quoi paniquer, la forêt était le berceau de plusieurs créatures et la plupart étaient aussi douce qu’un agneau. Malgré tout, la jeune femme attrapa son arc et en moins d’une seconde, elle se retrouver une flèche encochée, prête à tirer. Silencieuse, la jeune femme tournait sur place, son arc suivant ses moindres mouvements. Les yeux plissés, elle tentait de discerner quelque chose au travers l’épais feuillage des arbres, mais elle n’y voyait pas grand-chose, mais elle avait un pressentiment, comme si quelqu’un l’épiait avec insistance. Toujours sur ses gardes, elle avançait doucement, veillant bien à ne pas annoncer sa position en faisant craquer les feuilles sous ses pieds. Elle avait un pressentiment, comme si quelqu’un l’épiait avec insistance. Elle ne se sentait pas particulièrement en danger, elle rabaissa donc son arc un peu, prête malgré tout à décocher une flèche si ce qui l’observait décidait finalement de sortir de sa cachette.
       

♆ Mély était toujours sur ses gardes lorsqu'une silhouette qu'elle connaissait bien sortit de derrière les arbres.  Plissant les yeux pour voir qui s'approchait ainsi, elle faisait bouger ses doigts sur la corde de son arc, prête à la lâcher afin de faire voler sa flèche.  Lorsque la silhouette sortie de l'ombre, elle reconnu les traits de son meilleur ami Ethan et elle se détendit un peu.  C'était tout à fait son genre de la taquiner ainsi, lui faisait une peur bleu en sortant de nul part derrière son dos.  Probablement que l'arc bandé l'avait convaincu de ne pas mener à terme son plan.  Il connaissait Mélyssandre, il devait se douter qu'elle ratait rarement sa cible et préférait ne pas se retrouver avec une flèche entre les deux yeux.  « Et oh tout doux ma belle, il ne faut pas abimer mon visage d'ange »  Baissant son arc, la jeune femme lui tira la langue.   Maintenant que la menace était écartée, la jeune femme rangea sa flèche dans son carquois et elle enfila son arc en bandoulière.  « Si tu continues d'essayer de me surprendre ainsi, la prochaine fois, ça ne sera pas juste ton visage qui être abimé. » dit-elle avec un air amusé.  S'approchant du jeune homme, elle déposa un baiser sur sa joue en guise de bonjour.  « Alors, qu'est-ce que tu viens faire ici ? »  Elle était étonnée de le trouver ici si tôt, sachant que son ami n'était pas nécessairement du genre lève tôt.  En regardant le soleil, elle réalisa pourtant qu'il n'était plus si tôt que ça.  En effet, elle s'était laissée emporter par sa course et en avait perdu la notion du temps.  À en regarder l'emplacement du soleil, le campement devait être réveillé, le déjeuner avait été servi et les demi-dieux devaient commencer à s'activer, se rendant en cours ou sur le terrain pour un entraînement.  Grimaçant la brunette se dit qu’elle allait se faire taper sur les doigts lorsqu’elle allait rentrer au campement.   Elle était censée s’occuper des nouvelles filles d’Iris, leur montrer le campement, car, même après une semaine elles étaient encore perdues.  Attrapant son ami par le bras, elle l’entraîna à sa suite dans la forêt.  Elle avait déjà pris assez de temps pour elle, maintenant elle devait s’en retourner au bungalow.  « Allez viens, je suis en retard »  Elle se mit à marcher un sourire sur les lèvres. Elle était heureuse de pouvoir passer un peu de temps avec son meilleur ami. Ils étaient tellement occupés sur le camp qu'ils n'avaient pratiquement pas de temps pour se voir.