Le soir commençait à tomber. L’air était sensiblement plus frais que plus tôt dans la journée, ce qui donnait envie de faire une promenade dans le camp. Je n’avais pas la moindre idée de l’heure puisqu’on nous avait ôté nos portables en entrant dans l’enceinte et ma montre avait rendu l’âme il y a de ça plusieurs mois déjà. J’ignorais donc si j’avais le droit de sortir de mon bungalow. Mais franchement je n’en foutais un peu. Je ne comptais pas m’enfuir ni tuer quelqu’un, du moins pas pour l’instant. Les demi-dieux n’étaient pas les gens les plus agréables que j’avais rencontré, mais aucun d’entre eux ne m’avais donné de raison de le détester, ni d’avoir des pulsions de morts assez fortes pour vouloir liquider quelqu’un.
J’acceptais de mieux en mieux ma « condition » de demi-déesse, même si j’avais encore un peu de mal à me dire que la mère que j’ai connu n’était en rien ma vraie mère, et que la vraie n’avait jamais pointé le bout de son nez. Cependant j’avais remarqué que pour la plupart des élèves du camp c’était aussi le camp. Que peu d’entre eux avait pu voir leur parent.  Je marchais vers le bungalow des olympiens lorsque j’entendis un bruit venant d’en face. Cela venait du bungalow, mais pas de l’intérieur de ce dernier, quelque chose bougeait autour. C’était soit un autre étudient soit un prof qui faisait une ronde. Je ne voulais pas risquer ma peau en restant plantée là pour voir qui était à l’origine de ces bruits étranges. Je regardais frénétiquement autour de moi cherchant quelque chose derrière lequel je pourrais me cacher. Mais il n’y avait rien d’assez grand pour me permettre de me dissimuler…  
Je commençais à paniquer, et je commençais à me sentir piégée comme une petite souris dans sa cage. Et là, j’entendis la voix de ma mère dans ma tête. Sa voix était claire, calme et agréable. Ce n’était pas la première fois qu’elle s’introduisait sans prévenir dans ma tête. La première fois j’avais cru que je perdais définitivement la raison surtout que juste la veille je l’avais aperçut dans un rêve étrange… Elle me répétait qu’elle aimait son chaton. C’était super pour elle, mais savoir ça n’allait pas m’aider dans ma situation. Mais une once de jalousie me traversa. Qui était ce chaton ? J’aimais bien les chats, d’ailleurs je pouvais…. Son chaton ! Pourquoi est-ce qu’elle me compliquait toujours la tâche ? Elle ne pouvait pas me dire simplement « transformes-toi en chat. » ?
La seconde d’après j’étais assise sur le bord de la route, essayant de me comporter comme un vrai chat. Ce n’est pas facile ! Courir la queue levée, se lécher entre les orteils, et tout le tralala des chats était difficile à apprendre et encore plus à mettre en œuvre sur le terrain. Ces animaux sont tellement flexibles … Enfin de compte je n’avais pas eu à fuir le danger, je m’étais simplement assise sur le bord de la route, tournée dans le sens opposé de la source du bruit. J’espérais passer inaperçu, mais même si quelqu’un e voyait, tout le monde me prendrait pour un vrai chat puisque la plupart de gens du camp ignorait quel était mon pouvoir.. Le bruit se rapprochait  progressivement, et je luttais pour ne pas me retourner.